La grève prend fin à l'Université Laval. La direction et le syndicat des professeurs ont accepté mercredi la proposition de règlement soumise par le conciliateur, mettant un terme à ce conflit qui durait depuis cinq semaines. Le retour en classe pourra se faire vendredi ou au plus tard lundi. 

En fin de soirée, le conseil d’administration de l’Université Laval a finalement accepté la recommandation de règlement au terme d’une rencontre exceptionnelle, ce qui met fin officiellement à cette grève déclenchée le 20 janvier.

En après-midi, les membres du syndicat des professeurs (SPUL) ont approuvé à 93% cette entente qui prévoit une augmentation moyenne de la masse salariale de près de 16% d’ici trois ans.

De plus, à partir de 2027, un processus sera mis en place afin d’assurer la parité salariale avec les collègues de l’Université de Montréal et de ses écoles affiliées, moins une correction de 2,25% de leur rémunération. L'an dernier, l’écart de salaire entre les professeurs de ces deux établissements était de 9,3%.

«La question du rattrapage salarial avec les universités comparables, c’est un enjeu qui persistait depuis des années. Ce principe est maintenant reconnu et c’est une avancée majeure», a affirmé le président du SPUL, Louis-Philippe Lampron. 

Plancher d’emploi

Le plancher d’emploi passera par ailleurs à 1360 postes d’ici 2026, ce qui correspond à 80 embauches supplémentaires alors que le syndicat en réclamait une centaine.

Par ailleurs, une révision de la formule de calcul de ce plancher d’emploi exclura désormais les professeurs retraités sous contrat, si bien que le gain net en nombre de poste sera plutôt de 93, indique le syndicat.

Concernant les enjeux entourant la liberté académique des professeurs, toutes références au devoir de loyauté et de civilité seront retirées de la convention collective, dont la durée est prévue jusqu’en 2027.

Le mode d’enseignement des cours – en ligne ou en présence – sera toujours déterminé par le comité de programme, mais des membres seront élus par l’assemblée des professeurs de chaque unité.

Un professeur pourra par ailleurs refuser de donner un cours si les modalités d’enseignement ne lui conviennent pas.

Retour en classe au plus tard lundi

La direction confirme de son côté que les cours reprendront «idéalement» le vendredi 31 mars, ou «au plus tard» le lundi 3 avril 2023. 

L’Université Laval tiendra une conférence de presse ce jeudi au sujet du règlement et des plans de continuité. 

La grève sera interrompue dès jeudi matin, mais la journée sera consacrée à des réunions afin de déterminer les modalités de retour en classe dans chaque unité.

«Le but est d’offrir un plan adapté à chaque cours qui permettra aux étudiant.e.s d’atteindre les objectifs fixés dans les plans de cours», peut-on lire dans le plan de retour en classe qui a été convenu entre les deux parties, obtenu par Le Journal.

Les professeurs seront libres de proposer les modalités de reprise, mais devront faire preuve de flexibilité compte tenu des contraintes vécues par certains étudiants (stages, session d’été, diplomation, fin de permis de séjour, etc.). Des étudiants pourront «exceptionnellement» faire une demande d’accommodement «pour des motifs sérieux», ajoute-t-on.

Un minium de deux évaluations devra être maintenu pour chaque cours.

Les changements au plan de cours devront être approuvés par une majorité d’étudiants lors du premier cours au retour de la grève. L’Université Laval a déjà ouvert la porte à une prolongation de la session au-delà du 30 avril.

Environ 40% des cours offerts sur le campus étaient touchés par cette grève, qui aura été la plus longue depuis le débrayage qui a mené à la création du SPUL, en 1976. 

– Avec la collaboration de Jean-François Racine