L'augmentation du panier d'épicerie continue d'être au centre des discussions. L'impact est d'ailleurs énorme dans les centres de distribution alimentaires de la région. Les demandes d'aide ont plus que doublé et l'anxiété alimentaire s'est exacerbée à un point tel que des intervenants psychosociaux doivent maintenant intervenir lors de la distribution des paniers.
Chaque semaine, ce sont près de 200 familles ou personnes seules qui demandent de l'aide alimentaire auprès des Artisans de la Paix à Trois-Rivières. Depuis 2021, le nombre de familles aidé par l'organisme est 3,5 fois plus élevé. Le constat est semblable chez Entraide Bécancour, qui connaît une hausse de 60 % des demandes.
«Avec l'inflation, la santé mentale en postpandémie fait en sorte que les demandes augmentent», estime la coordonnatrice en intervention sociale aux Artisans de la Paix, Charline Vaugeois.
Alors que la demande explose, les arrivages sont moins nombreux. Les bénévoles font l'inventaire des aliments reçus par Moisson Mauricie–Centre-du-Québec, mais le constat chaque semaine est le même : les boîtes qui seront distribuées aux demandeurs sont moins remplies qu'avant.
«Chaque personne en a, mais un peu moins qu'elle en a eu auparavant. Quand on faisait une boîte de nourriture dans le temps de la pandémie en 2020, ça pesait à peu près 90 livres. Je dirais qu'aujourd'hui, les boîtes sont pas mal moins pesantes que ça», répond le directeur général des Artisans de la Paix, Robert Tardif.
Au mois de février, Moisson Mauricie a reçu 15 % moins de dons qu'à pareille date l'an passé. Pour le mois de mars, c'est 11 % de moins. Pour ne pas réduire le nombre d'aliments dans ses paniers, Entraide Bécancour achète ce qu'il manque dans les épiceries.
«C'est difficile pour le budget. On essaie de voir comment on va faire pour ce qui s'en vient», fait voir la directrice générale, Nathalie Pépin, qui croit que la demande n'ira pas en diminuant.
Pour éviter les pertes, les épiciers préfèrent vendre au rabais leurs aliments. Aussi, avec les applications comme Food Hero, on évite le gaspillage alimentaire, mais les produits seront donc vendus, au lieu de se retrouver chez les organismes qui en feraient la distribution.
Lors des journées de distribution, la tension peut monter dans les files d'attente. Un intervenant en santé mentale est d'ailleurs présent à Entraide Bécancour pour éviter les conflits.
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