Le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu estime qu’il faut sortir de nos tabous en termes de santé mentale et qu’une enquête publique est nécessaire dans le dossier de la mort de la policière Maureen Breau survenue à Louiseville, en Mauricie, lundi soir.
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«Lorsqu’on parle des gens dangereux qui souffrent d’une maladie mentale, on se fait taxer de tous les noms»,a-t-il mentionné au micro de Benoît Dutrizac à QUB radio.
Selon M. Boisvenu, cet individu n'aurait jamais dû être en liberté. «Actuellement, il y a des gens qui sont internés dans des hôpitaux psychiatriques. Cette personne aurait dû se retrouver là.»
Rappelons qu'Isaac Brouillard-Lessard a été déclaré non criminellement responsable de cinq crimes violents à au moins cinq reprises depuis 2014. «Après trois cas, il me semble qu’il y a une lumière rouge qui s’allume», s’est exclamé M. Boisvenu.
Ce dernier a rappelé que le Québec a décidé de fermer 50 % des lits d’hôpitaux en psychiatrie il y a quelques années. Selon lui, le gouvernement n’a jamais remis les ressources nécessaires auprès des familles qui ont repris les patients ainsi que les groupes communautaires qui vont les prendre en charge.
«Avec 22 % de la population, le Québec compte près de 40 % des crimes non criminellement responsables au pays. Il y a une faillite dans la gestion de la santé mentale et au niveau du système de justice qui n’a pas assez de rigueur par rapport à la libération de ces gens-là.»

FOURNIE PAR LA SÛRETÉ DU QUÉBEC
Le sénateur a ajouté que c’est la Commission des troubles mentaux du Québec qui va remettre les individus en liberté. Il a spécifié que les critères pour être remis en liberté se retrouvent dans le Code criminel.
«L’un des premiers critères est la protection de la population. C’est évident que dans ce cas, il n’a pas été respecté», a-t-il dénoncé.
Du même élan, il estime que 95 % des gens qui ont des problèmes de santé mentale n’ont pas de comportements dangereux. Cependant, il y a 5 % des individus qui n’ont pas la capacité de s’autogérer selon lui.
«Il devrait y avoir une obligation de prise de médicaments pour les personnes qui souffrent de troubles mentaux, un suivi obligatoire de la prise de ceux-ci et un encadrement social pour empêcher qu'ils consomment des drogues pour éviter qu’ils deviennent des bombes à retardement», a-t-il suggéré.
M. Boisvenu se questionne quant à savoir s’il y a un suivi du comportement d'un individu menaçant.
«Nos institutions évaluent relativement bien le niveau de risque. Toutefois, une fois que les gens sont en liberté, il n’y a plus personne d’imputable. Est-ce que le ministre Lionel Carmant va venir à votre micro pour dire ce qu’il a fait en santé mentale depuis qu’il est au pouvoir?»