Un sexagénaire de Laval, qui a abusé d’une adolescente dans les années 1980, a été rattrapé par son passé 40 ans plus tard et vient d’être déclaré coupable d’attentat à la pudeur et d’agression sexuelle.
La victime a longtemps cru qu’elle devait se plier aux gestes du conjoint de sa cousine parce que c’était «le prix à payer» pour fuir les problèmes dans sa propre résidence familiale.
Au début des années 1980, la jeune adolescente de 11 ans se faisait régulièrement garder chez une cousine. La résidence de cette dernière qu’elle partageait avec Jean Dupont était alors un refuge pour la jeune fille.
Or, dès qu’elle se trouvait seule avec Jean Dupont, la victime devait subir les attouchements sexuels de l’homme. L’accusé, nu sous sa robe de chambre, profitait du fait que sa conjointe dormait pour lancer des phrases à connotation sexuelle.
«C’était comme un cours d’éducation sexuelle», a témoigné la victime au palais de justice de Laval. L’accusé ne manquait toutefois pas de menacer l’adolescente en disant qu’elle «détruirait la famille si elle parle» ou si elle crie pendant l’agression.
Mariage
Lors du mariage de l’accusé, quelques années plus tard, Jean Dupont avait profité d’un moment sur la piste de danse avec l’adolescente de 14 ans pour lui dire: «Ce n’est pas parce que je suis marié que c’est terminé entre nous».
Entre 1981 et 1984, la victime subira des agressions sexuelles complètes de la part de Jean Dupont. Le premier événement lui est cependant resté gravé en tête.
«Une chance que ce n’est pas le premier parce que ça aurait été catastrophique», s’était-elle dit à l’époque.
Le drame que vivait la victime était double. Malgré les gestes de son agresseur, l’adolescente continuait d’aller chez l’accusé afin de fuir le climat malsain qui régnait chez elle. «Les agressions, c’était le prix à payer pour ne pas être chez elle», a relaté la juge Maria Albanese.
Dénoncé
Les agressions ont cessé lorsque Jean Dupont a été confronté par les parents de la victime. Ce n’est toutefois qu’en 2020, 40 ans après les faits que la victime a finalement porté plainte contre le Lavallois aujourd’hui âgé de 66 ans.
Jean Dupont s’était excusé à sa victime de 53 ans plusieurs années après les agressions lui disant, «J’espère que je ne t’ai pas trop marqué».
Sauf qu’au procès, il a nié en bloc les gestes lors de son témoignage, ceci n’a pas convaincu la juge qui a estimé que ses explications étaient «invraisemblables».
Jean Dupont connaîtra sa sentence cet été.