Un vif sentiment de colère habite l’ensemble des policiers du Québec, à la suite du décès de la sergente Maureen Breau, à Louiseville.
• À lire aussi: Policière tuée: «Je l'avais dit! Tôt ou tard, il va en tuer un», témoigne une victime
• À lire aussi: Les conservateurs reviennent à la charge pour rétablir les peines minimales obligatoires
• À lire aussi: Policière tuée à Louiseville : il y a quelque chose de vicieux dans notre système, dénonce Pierre-Hugues Boisvenu
En entrevue à l’émission «Le Bilan», le président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ), Jacques Painchaud, a martelé que des gestes concrets devaient être posés par l’état-major de la Sûreté du Québec et par le gouvernement pour éviter qu’un tel drame se répète.
«Nos policiers sont mal outillés actuellement», a-t-il déclaré.
«Mes policiers et policières actuellement, [...] ils sont dévastés! C’est une tragédie! Il commence à y avoir de la colère et de l’amertume», a-t-il ajouté, visiblement bouleversé.
Dans un premier temps, le présumé meurtrier de Maureen Breau n’aurait jamais dû être en liberté, croit M. Painchaud.
«Actuellement, il y a trop de failles dans le système. Il faut absolument qu’il y ait des mesures de resserrement. Il y a un problème d’arrimage entre le système judiciaire, les services de santé et services sociaux et la police», déplore le président de l’APPQ.
«L’information ne passe pas et les critères de dangerosité ne sont pas connus d’une instance à l’autre», ajoute-t-il.
L’APPQ réclame une enquête publique et la mise en place rapide de pistes de solutions.
«Mes collègues ne veulent pas que Maureen soit décédée en vain», soutient Jacques Painchaud.
Formation mal déployée
Bien que la formation initiale des policiers soit adéquate, le manque de formation continue, notamment pour mieux composer avec les problématiques grandissantes de santé mentale, fragilise l’efficacité du travail des policiers, indique M. Painchaud.
Ce dernier mentionne que de 2019 à 2022, le nombre d’appels liés à des cas de santé mentale a augmenté de 35%.
La formation pour aider les policiers à traiter avec cette réalité existe déjà, mais elle est mal déployée, clame Jacques Painchaud.
«J’ai moins du tiers des effectifs patrouille qui sont formés à la formation RAMP. Ça, c’est Réponse à un État Mental Perturbé», déplore-t-il.
Celui-ci ajoute que le déploiement de cette formation est particulièrement difficile hors des grands centres.
«Il y a des élus qui vont avoir des réponses à donner», lance M. Painchaud.
«On a besoin de cohérence. Le système ne renvoie pas cette cohérence nécessaire pour qu’on puisse accomplir notre mission à la hauteur de ce que la population demande», ajoute-t-il.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.