Les «chasseurs de pédophiles» qui se faisaient passer pour des ados sur les réseaux sociaux dans le but de piéger des hommes attirés envers les mineurs ont finalement été arrêtés, a annoncé jeudi la police de Gatineau.
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Six suspects ont été épinglés au cours de la matinée de jeudi. Des perquisitions étaient également en cours à leur domicile respectif afin de saisir des éléments de preuve.
Un total de 40 chefs d’accusation devait être porté contre Joey Chartrand, 25 ans, Jessy Chartrand, 27 ans, Normand Philip Payant, 26 ans, André Chevalier-Robitaille, 40 ans et Liam Georges Dupont, 24 ans et Mélissa Breton, 25 ans.
Ils devaient notamment être accusés de harcèlement criminel, de séquestration, d’intimidation et de distribution de pornographie juvénile.
La traque aux pédophiles du groupe a débuté en janvier dernier. Le leader de la bande, Joey Chartrand, procédait sensiblement toujours de la même façon sur les sites de rencontres pour piéger les présumés pédophiles: il se faisait passer pour un adolescent et planifiait des rencontres avec des hommes dans le but d’avoir des relations sexuelles.

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Joey Chartrand
Il se présentait ensuite aux rendez-vous accompagné de certains de ses amis pour confronter et filmer le prétendu pédophile.
Le phénomène avait connu une certaine popularité auprès de ses abonnés, mais la police avait fortement déconseillé ce genre de pratique.
«Ça peut être dangereux, on ne sait pas comment ces gens [qui se font filmer] vont réagir, mais ça peut se terminer en bagarre», avait déclaré à l’époque Andrée East, porte-parole du Service de police de la Ville de Gatineau.
L’agente avait également ajouté que les actions de Joey Chartrand et de sa bande pouvaient mettre en péril des enquêtes policières en cours.
«Si ces individus faisaient déjà l’objet d’une enquête, ça peut ruiner tout notre travail, parce qu’ils risquent de se débarrasser du matériel [illégal]. Ils ont l’impression qu’ils aident, mais pour nous, ils peuvent vraiment nuire», avait-elle rapporté.
Depuis le début de la «chasse aux pédophiles», la police de Gatineau dit avoir reçu une dizaine de plaintes de la part de citoyens inquiets ou de gens ayant été victimes de ces individus.
Le corps policier a profité de l’occasion pour rappeler aux gens «qu'en aucun cas une personne ne peut se faire justice elle-même, même si elle est victime d'un crime, quel qu'il soit».