Même si elle est la belle-sœur du ministre Dominic LeBlanc, la nouvelle commissaire par intérim aux conflits d’intérêts et à l’éthique restera en poste malgré les vœux contraires des oppositions, ont assuré Justin Trudeau et M. Leblanc vendredi.
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«Comme vous le savez, moi, je n’ai pas participé du tout dans ce processus-là», a déclaré le ministre LeBlanc, qui dit s’être «récusé» lorsqu’est venu le temps pour le cabinet du premier ministre de choisir un remplaçant.
«Moi je n’ai rien à ajouter, je n’ai pas participé d’aucune façon dans cette décision», a ajouté M. LeBlanc en point de presse à Moncton, vendredi.
Aux côtés de son ministre des Affaires intergouvernementales, Justin Trudeau s’est porté à la défense de la nomination de Martine Richard, la belle-sœur de M. LeBlanc, qui cause un malaise autant chez les conservateurs et les bloquistes que chez les néodémocrates.
«Elle a fait un excellent travail sous l’ancien commissaire [Mario] Dion, et elle l’a d’ailleurs remplacé une couple de fois quand il était en congé de maladie. Elle s’y connait», a expliqué M. Trudeau.
Mme Richard est arrivée au Commissariat à l’éthique en 2013 comme avocate générale, avant d’être nommée avocate générale principale quelques années plus tard.
Des «filtres» ont été mis en place avec l’arrivée du ministre LeBlanc au gouvernement, a assuré le Commissariat dans un courriel transmis jeudi à l’Agence QMI. Ces «filtres» doivent empêcher la nouvelle commissaire à se prononcer sur les dossiers liés à son beau-frère.
«S’il y a bien un bureau qui comprend comment gérer les conflits à l’éthique ou les apparences de conflit, c’est ce bureau-là, et les gens peuvent avoir confiance que cette commissaire intérimaire va faire un excellent travail rigoureux comme ils le font toujours», a poursuivi Justin Trudeau.
Le ministre LeBlanc a déjà été épinglé par le précédent commissaire Mario Dion, en 2018, pour avoir accordé un permis de pêche de plusieurs millions de dollars à une entreprise qui employait un cousin de sa femme.
De passage devant les journalistes de la Tribune vendredi avant-midi, le chef conservateur Pierre Poilievre ne s’est pas gêné pour moquer les libéraux.
«Sa solution pour être sûr de ne plus jamais être reconnu coupable est de nommer sa belle-sœur. Peut-être qu’ils pourront parler de l’éthique des libéraux pendant qu’ils mangent de la dinde autour de la table de Noël», a-t-il lancé avec le sourire aux lèvres.
«Ce qui m’inquiète pour les libéraux c’est qu’il ne leur restera bientôt plus aucun ami ou membre de la famille à placer à des postes importants.»