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Encadrement de ChatGPT: un casse-tête pour les politiciens

L'arrivée du logiciel ChatGPT a révolutionné le monde de l'intelligence artificielle, mais a des conséquences dans le monde de l'éducation, forçant les acteurs de la sphère politique à se demander comment ils devraient encadrer son utilisation.

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Pour l’instant, les institutions scolaires et les enseignants sont laissés à eux-mêmes afin d'établir des règles en lien avec son utilisation.

Le chargé d’enseignement en marketing et analyse à l’Université Laval, Stéphane Hamel, a décidé de permettre l’outil technologique dans un cadre précis.

«J'ai ouvert la porte dans mes cours à dire: vous pouvez utiliser ChatGPT, mais il faut indiquer la façon dont vous l'utilisez et il ne faut pas l'utiliser pour faire le travail au complet», partage le chargé d’enseignement.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, salue ce genre d’essai, mais se questionne à ce sujet.

«Je vois ça comme un outil qui bouscule sévèrement le milieu de l'éducation, indique la ministre. C'est un outil qui est arrivé rapidement et qui a un peu pris tout le monde de court. [Il faut] prendre le temps de regarder ça, être prudent et vigilant puis voir les impacts.»

Elle tiendra d'ailleurs la Journée sur l'intelligence artificielle en enseignement supérieur le 15 mai. 

«Je ne suis pas experte là-dedans, continue-t-elle. Je veux absolument m'inspirer de tout ce qui va s'échanger cette journée-là pour être capable de me faire une tête puis éventuellement pour pouvoir nous positionner là-dessus. Mais je pense qu'il est trop tôt.»

Le professeur à l’école d’innovation sociale de l’Université Laval, Jonathan Durand Folco, croit que des experts devront être consultés dans le processus de mise en place d’une législation.

«On ne peut pas le faire sans avoir de réflexions et consulter différents experts en science de l'éducation, en sciences humaines et sociales pour voir quels sont les impacts aux niveaux économique, environnemental, social et juridique», dit-il.

De son côté, Ottawa a déjà entamé sa réflexion, et propose des premières législations.

«Dans C-27, on a tout un chapitre, indique le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne. On sera le premier pays au monde avec l'Union européenne à encadrer l'intelligence artificielle. Alors c'est le temps d'agir.»

Le Québec semble moins pressé. 

«Il y a quand même des choses qui ont été faites au Québec, évoque le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire. Le cadre législatif québécois ne peut pas être comparé à ce qui se fait ailleurs. Mais il y a encore des choses à faire.»

Pourtant, l'IA est déjà entrée à l'Assemblée nationale, alors que cette semaine, un premier document a été fait avec l'aide de ChatGPT. 

Québec solidaire l'a utilisé pour rédiger une demande de commission parlementaire sur ces logiciels conversationnels. 

«Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi bon, affirme le porte-parole en numérique pour Québec solidaire, Haroun Bouazzi. Je dois dire la vérité.»

Plus tôt cette semaine, plus de 1000 experts ont uni leur voix pour réclamer une pause de six mois pour encadrer cette nouvelle technologie.

Voyez le reportage en entier dans la vidéo ci-dessus

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