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Macron avertira Pékin contre toute «décision funeste» de soutenir militairement Moscou

Le président français Emmanuel Macron mettra en garde son homologue chinois Xi Jinping, la semaine prochaine en Chine, contre les conséquences d'une éventuelle «décision funeste» de soutenir militairement la Russie contre l'Ukraine, a déclaré vendredi l'Élysée.

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«Si la Chine prend cette décision funeste, il y a un effet stratégique majeur sur le conflit», a estimé un conseiller du chef de l'État français. Il a précisé que le président Macron voulait «trouver un espace» avec Pékin pour des «initiatives» afin de «soutenir la population civile» ukrainienne, mais aussi «identifier un chemin à moyen terme pour une issue au conflit».

«Nous souhaitons éviter le pire et c'est la raison pour laquelle il faut les engager, pour leur présenter notre position», a-t-il ajouté devant quelques journalistes.

Selon la présidence française, ce dialogue est d'autant plus crucial que «la Chine est le seul pays au monde en mesure d'avoir un impact immédiat et radical sur le conflit, dans un sens ou dans l'autre».

En visite en Chine

Emmanuel Macron se rend de mercredi à vendredi en Chine pour une visite d'État visant à mettre en musique cette «démarche de réengagement» après une longue période sans contacts personnels en raison du Covid-19, rompue par une rencontre avec Xi Jinping en novembre en marge d'un sommet en Indonésie.

Paris juge Pékin «incontournable» sur de nombreux défis mondiaux, au premier rang desquels la lutte contre le réchauffement climatique.

Sur le conflit ukrainien, la Chine, qui n'a jamais condamné l'invasion russe, est un «game changer», a dit le conseiller en utilisant l'expression anglophone pour expliquer que son attitude peut influencer le cours de la guerre.

La France espérait encore récemment convaincre le président chinois d'exercer son «influence» sur son homologue russe Vladimir Poutine pour le pousser vers une issue négociée au conflit. Même qu'il joue «un rôle de médiation».

Mais la visite de Xi Jinping à Moscou il y a dix jours, au cours de laquelle les deux dirigeants ont loué leur relation «spéciale» et attaqué vivement l'Occident, semble avoir poussé les autorités françaises à revoir leurs ambitions à la baisse.

«Nous sommes très lucides», a assuré la présidence française, relevant notamment que la Chine n'a pas l'intention de condamner la Russie.

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