Un Montréalais qui avait violé une ado de 15 ans dans une ruelle, lui transmettant la chlamydia, s’en est tiré avec quatre ans et demi d’incarcération, en grande partie en raison de sa déficience intellectuelle et de son «déracinement culturel».
«N’eût été ce contexte, la sentence aurait été bien plus sévère. Parce que c’est difficile d’imaginer pire scénario [pour une victime de 15 ans]», a commenté le juge Robert Marchi avant de condamner Medgino André, hier, au palais de justice de Montréal.
C’est que l’individu de 26 ans avait fait vivre l’enfer à une gardienne d’enfants rencontrée dans un dépanneur en octobre 2020.
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Après un premier contact, il avait attendu qu’elle revienne de son travail, au début de la nuit, pour s’en prendre à elle dans une ruelle.
«Dès qu’elle s’est approchée de lui, il la prend par les hanches, l’enlace et met sa main dans sa culotte», indique le résumé des faits.
André l’a ensuite violée avant de la laisser là. L’adolescente a avisé sa famille, qui l’a emmenée à l’hôpital, et c’est là qu’elle a appris qu’à la suite de cette agression sexuelle, elle avait été infectée à la chlamydia.
«[Cela] a eu des répercussions très importantes pour une fille de son âge», a expliqué Me Carolyne Paquin, de la Couronne, en mentionnant que l’ado avait été traumatisée au point que ses résultats scolaires en avaient souffert et qu’elle faisait maintenant de l’hypervigilance.
UN HOMME DÉRACINÉ
André, de son côté, avait rapidement été arrêté. C’est qu’après l’agression sexuelle, il avait téléphoné à la victime, en plus de la texter pour lui ordonner «de ne rien dire sur ce qu’il venait d’arriver».
Il avait finalement plaidé coupable d’agression sexuelle. Dans un autre dossier, il avait aussi reconnu avoir frappé à plusieurs reprises une enfant de moins de 6 ans, et avoir menacé la mère de celle-ci.
Or, à la suite de rencontres avec des experts, il s’est avéré qu’André avait une «lenteur intellectuelle», a expliqué son avocat, Me Samuel McAuliffe. Les rapports indiquaient également que le violeur avait eu une enfance traumatisante en Haïti, ce qui a mené à un «déracinement culturel et géographique», a expliqué l’avocat.
«On a beau tous naître égaux, [cette égalité] ne dure pas longtemps», a laissé tomber le juge.
Ainsi, même si le risque de récidive est élevé, et qu’il a peu d’autocritique en raison de sa déficience intellectuelle, les parties se sont entendues pour suggérer une sentence globale de 4 ans et demi d’incarcération, qui a été entérinée par le juge.
André sera également inscrit au registre des délinquants sexuels pour les dix prochaines années.