Une infirmière qui récolte les dons de plasma au quotidien à Chicoutimi, au Saguenay – Lac-Saint-Jean, a pu voir leur bénéfice de très près après avoir été frappée de plein fouet par le syndrome de Guillain-Barré, qui lui a paralysé les membres sans crier gare.
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«Quand le médecin m’a dit que c'était le Guillain-Barré et que j'aurais besoin de plasma, je me suis dit, “ah ouais, j'en suis rendue là”», a raconté Marie-Josée Savard, qui collecte les dons de plasma chez Plasmavie à Chicoutimi depuis des années.
En décembre dernier, l’infirmière d’expérience a dû être traitée par antibiotiques pour une pneumonie due à l’influenza. Mais quelques jours plus tard, les choses se sont gâtées.
«Je me suis levée, je suis presque tombée en bas de mon lit, je n'avais pu de jambes, les mains, je ne les sentais pas, j’avais les bras engourdis», a-t-elle décrit en entrevue à TVA Nouvelles.
Après une batterie de test, dont un électromyogramme et une ponction lombaire, le diagnostic est tombé: l’infirmière souffrait du syndrome de Guillain-Barré, une atteinte au niveau neurologique causé par le système immunitaire qui s’attaque aux nerfs.
«Ça va bloquer le signal qui dit à ton corps, lève ton bras, tes jambes. Ça peut aller au système respiratoire. Dans mon cas, j’ai été chanceuse, ça n'a pas été jusque-là», a-t-elle décrit.
Ironie du sort, pour traiter le problème, l’infirmière a reçu des traitements d'immunoglobulines, un médicament fait à base... de plasma. Elle a reçu 7 transfusions au total.
Son message sur l'importance de faire des dons, qu'elle martelait déjà lors de son travail, prend aujourd'hui tout son sens.
«On ne sait pas quand ça va nous arriver. Venez faire des dons. Prenez du temps pour vernir, ça peut aider quelqu'un de proche ou vous-même. On ne sait pas quand ça va arriver, on ne sait jamais», a-t-elle insisté.
Ces dons servent notamment pour les patients atteints de cancer, ceux qui ont des maladies auto-immunes et les grands brûlés, a énuméré Josée Larrivée, porte-parole chez Héma-Québec.
«Quand on fait un don de plasma, c'est vraiment la partie protéinée qu'on prend [...] Ce sont 500 000 unités de médicaments qui sont faits avec le plasma des québécois, et ça se décline en 50 médicaments», a-t-elle expliqué.
Chez Héma-Québec, on souhaite diminuer l'approvisionnement de plasma à l'étranger, et être plus autosuffisants au Québec.
«En 2019, on avait 21 % de suffisance, en 2 ans, 31 %. Nous, notre but est d'augmenter l’autosuffisance en plasma. Ce qu'on vise, c'est d'utiliser les dons faits par les québécois pour des médicaments pour les québécois», a ajouté Mme Larrivée.
Aujourd'hui, Marie-Josée va beaucoup mieux. À part quelques engourdissements aux doigts et aux pieds, elle n'a aucune séquelle.
«Je me sens très bien, très contente, s’est exclamé Marie-Josée Savard. Je reprends le boulot dans quelques semaines, j'ai vraiment hâte de voir mes collègues.»
Durant son hospitalisation, ses collègues et des donneurs réguliers lui ont envoyé des encouragements. «Je l'apprécie vraiment beaucoup, ça m'a touché beaucoup à ce moment-là», a confié avec émotions l’infirmière.