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Une actrice espagnole de 68 ans secoue l'Espagne avec son bébé né d'une mère porteuse

Oscar Gonzalez/WENN

Le gouvernement de gauche espagnol, qui revendique son féminisme, a vertement critiqué mercredi la gestation pour autrui (GPA), qualifiée de «violence contre les femmes», après l'annonce de la naissance par GPA aux États-Unis du bébé d'une vedette âgée de 68 ans.

«C'est une pratique qui n'est pas légale en Espagne, qui est reconnue légalement comme une forme de violence contre les femmes», a déclaré à la presse, dans les couloirs du Parlement, la ministre de l'Égalité, Irene Montero, membre de la formation de gauche radicale Podemos.

«N'oublions pas la réalité de ces femmes précaires (qui portent un bébé pour quelqu'un d'autre), en situation de risque de pauvreté», a-t-elle ajouté.

Ces critiques sont intervenues après la publication mercredi en une de la revue people «Hola» d'une photo de l'actrice et vedette de télévision Ana Obregón, 68 ans, sortant d'un hôpital de Miami avec sa petite fille dans les bras.

Ana Obregón a confirmé ensuite l'information sur son compte Instagram. «Une lumière pleine d'amour est arrivée dans mon obscurité. Je ne serai plus jamais seule», a écrit la vedette, qui a perdu en 2020 son fils de 27 ans des suites d'un cancer.

«L'image me semble dantesque», a dénoncé la ministre de l'Éducation et porte-parole du Parti socialiste du premier ministre Pedro Sanchez, Pilar Alegría. «Cela s'appelle un ventre à louer, pas de la gestation pour autrui», a-t-elle ajouté.

La droite s'est en revanche montrée ouverte au débat.

Le sujet doit être abordé via «des débats profonds et sereins, car cela touche à de nombreuses questions morales, éthiques, religieuses», a dit Cuca Gamarra, numéro deux du Parti populaire (PP), formation pour qui toute rémunération en échange d'une GPA est en revanche une ligne rouge.

La gestation pour autrui, qu'elle soit rémunérée ou non, est illégale en Espagne.

La législation espagnole autorise en revanche l'inscription des enfants nés dans le cadre d'une GPA à l'étranger auprès de l'état-civil espagnol, à condition de présenter «une résolution judiciaire dictée par un tribunal compétent» dans le pays en question et établissant la filiation.

La GPA figure dans une loi adoptée en février par le Parlement espagnol parmi les «manifestations de la violence à l'égard des femmes». Cette loi a interdit par ailleurs toute publicité pour la GPA de la part «d'agences d'intermédiation».

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