Plus jeune première ministre au monde à son arrivée au pouvoir, la sociale-démocrate Sanna Marin, en quête d’un deuxième mandat dimanche en Finlande, incarne une modernité qui l’a propulsée sur la scène internationale, mais clive parfois dans son pays.
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Celle qui était une semi-inconnue de la politique finlandaise en 2019 a acquis une notoriété internationale, appréciée pour ses mots durs contre le puissant voisin russe sur la guerre en Ukraine et pour sa gestion compétente de la pandémie de Covid-19 ou de la candidature d’adhésion à l’OTAN.
Mais dans un pays qui apprécie la discrétion, elle est aussi « Sanna la fête », surnom acide des tabloïds locaux: en boîte de nuit alors qu’elle s’avère cas contact, ou contrainte d’afficher un test négatif aux drogues après une vidéo de fête endiablée à la résidence officielle.
« Je suis un être humain. J’aspire parfois aussi à la joie, à la lumière et au plaisir au milieu de ces nuages sombres », avait-elle confié l’été dernier, les yeux embués, pour tenter de clore une polémique qui avait fait le délice des tabloïds du monde entier, mais lui avait valu de nombreux soutiens dénonçant des attaques sexistes.

Photo Jonathan NACKSTRAND / AFP
Voici 18 choses à savoir à propos de la première ministre de la Finlande:
- Elle est âgée de 37 ans
- Elle est issue d'une famille modeste
- Son père avait des problèmes d'alcool
- Problèmes qui ont mené au divorce de ses parents
- Elle est élevée par sa mère et la compagne de celle-ci
- Ils vivaient dans un HLM
- Elle a grandi près de Tampere, bastion industriel du pays
- Pour financer ses études, elle travaille dans un supermarché
- Elle a plus tard présidé le conseil municipal de Tampere
- Elle est élue députée à 30 ans
- Elle se fait connaître un an plus tard grâce à ses talents oratoires
- Elle devient mère en 2017
- Elle est nommée ministre des Transports au printemps 2019
- À la démission du premier ministre Antti Rinne, elle est propulsée cheffe d’un gouvernement aux têtes d’affiche principalement jeunes et féminines.
- Elle se révèle lors de la pandémie par ses «recommandations très claires»
- Son mandat est émaillé de controverses variées: sur des petits déjeuners à la résidence officielle remboursés par le contribuable, puis la tornade des vidéos de ses fêtes, et d’attaques jugées carrément sexistes, par exemple sur un décolleté plongeant
- Les tabloïds l'ont surnommée «Sanna la fête»
- Le haut fait de son mandat aura été de mener la candidature à l’OTAN avec le président Sauli Niinistö
Première ministre populaire, selon les sondages, elle se retrouve néanmoins en difficulté pour assurer une victoire électorale à son parti dimanche, puisqu’elle est devancée - de très peu - par ses rivaux de droite et d’extrême droite.
Dans un pays qui a longtemps craint d’élever le ton contre la Russie, elle fait figure de voix forte contre Moscou et Vladimir Poutine. En cas de défaite électorale dimanche, certains lui prédisent un destin international, à Bruxelles ou ailleurs.