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LHJMQ: une histoire répugnante fait surface

Le cas d’un ancien joueur des Saguenéens de Chicoutimi, Carl Latulippe, qui a mentionné avoir été victime de gestes dégradants fait l’objet d’une enquête indépendante de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

L’homme de 45 ans s’est confié au quotidien «La Presse» lors d’une entrevue durant laquelle il relate sa mésaventure vécue pendant la campagne 1994-1995. À l’époque, les vétérans du club auraient exigé aux recrues, dont Latulippe, de se soumettre à des actes de nature sexuelle, notamment. Certains ont dû «se dévêtir et de se masturber» à l’intérieur d’autobus durant des voyages d’équipe; les réfractaires étaient menacés de se retrouver enfermés dans les toilettes du véhicule, d’après la même source. De la violence physique a aussi été mentionnée par Latulippe, qui a complété sa carrière junior avec les Voltigeurs de Drummondville la même année, puis les Harfangs de Beauport en 1995-1996.

Pour sa part, la LHJMQ a brièvement réagi en précisant avoir été informée il y a quelques jours relativement aux informations en question. Le commissaire par intérim, Martin Lavallée, a déjà ouvert un processus d’investigation. Par ailleurs, le circuit a rendu disponibles une ligne téléphonique (1 877 650-3555) et une adresse courriel (soutienauxvictimes@lhjmq.qc.ca) pour les victimes souhaitant déposer une plainte.

«Je n’ai jamais vu, entendu, subi ou fait subir quelque chose du genre durant ma carrière junior. Je n’ai aucune idée de quoi il parle. Maintenant, c’est sûr que je collaborerai à l’enquête indépendante lorsqu’on me téléphonera», a affirmé à LCN l’entraîneur-chef actuel de la formation, Yanick Jean.

«Laissons aller l’enquête, mais ce sont des événements de 1994. C’est désolant, certes, mais l’est-ce pour l’organisation, l’ensemble du hockey ou le sport collectif en général? Selon moi, c’est davantage désolant pour le sport collectif», a pour sa part considéré le président des «Sags», Richard Létourneau.

Marc Denis surpris

Membre de l'édition des Saguenéens en 1994-1995, l'ancien gardien Marc Denis s'est dit surpris des révélations de Carl Latulippe.

«C'est sûr et certain que si quelqu'un s'est senti comme ça dans l'un des environnements que j'ai côtoyé, mes premiers sentiments sont d'avoir de l'empathie envers cette personne, a-t-il reconnu au "Journal". Pour le reste, je n'ai aucune cachette à faire. Je n'ai jamais été témoin de comportements comme ça, ni été victime. Est-ce que j'ai déjà dû détacher les patins d'un vétéran après une pratique parce qu'il avait compté contre moi dans une pratique? Peut-être. Est-ce que j'ai dû céder ma place dans l'autobus à un vétéran? Peut-être aussi. La seule initiation dont j'ai fait l'objet, c'est que j'ai dû acheter des pichets de bière lors d'une épluchette de blé d'Inde à l'Université de Chicoutimi.»

Dans l'article paru lundi matin, M. Latulippe révèle à «La Presse» que lors du premier voyage de l'équipe vers l'Abitibi, «des vétérans auraient demandé à des recrues de se dévêtir et de se masturber. Les jeunes joueurs se seraient fait dire qu’ils avaient un très court laps de temps pour éjaculer et que ceux qui n’y parviendraient pas seraient enfermés dans les toilettes de l’autobus. Pour ''aider'' les recrues à éjaculer, on aurait fait jouer des films pornographiques sur les télévisions communes de l’autobus, où se trouvaient des adultes.»

Une scène dont Denis n'a jamais été témoin, jure-t-il.

«J'ai beaucoup de misère avec ça. Des films pornos... Il y avait des journalistes dans l'autobus qui voyageaient avec nous, on n'était pas juste l'équipe. Des histoires de masturbation, je n'ai jamais été témoin de ça autant dans le junior que dans la Ligue américaine ou la Ligue nationale.»

L'ancien choix de première ronde de l'Avalanche du Colorado reconnaissait éprouver un certain malaise à la suite des allégations révélées lundi matin.

«Ça se peut que deux personnes vivent les même choses, mais en aient des interprétations différentes. Ceci dit, il faut que les langues se délient et que les gens parlent. Je suis content qu'ils le fassent. De mon côté, toutefois, j'ai gardé contact avec plusieurs anciens coéquipiers donc, clairement, ce n'est pas parce que j'ai été maltraité.» 

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