La hausse des taux, qui a bondi de 4 points et quart de pourcentage entre janvier 2022 et 2023, continue de faire mal au portefeuille des Québécois au point de faire chuter drastiquement la mise en chantier de constructions neuves.
«On a mal débuté 2023, ce qui fait qu’on s’attend à ce que la baisse [du nombre de constructions neuves] soit encore plus grande cette année», a lancé d’entrée de jeu Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).
Ainsi, le nombre de construction neuves aurait chuté de 16 % en 2022, et si la tendance se maintient, il baissera de 26% d’ici la fin de l’année 2023, selon l’APCHQ.
«Le mal a déjà été fait au niveau des taux d’intérêts en 2022. Ça prend un certain temps avant que ça manifeste [dans le nombre de constructions neuves]», a-t-il ajouté.
Le nombre de nouvelles rénovations continue lui aussi de diminuer, mais de façon beaucoup moins soutenue. D'ici la fin de l'année, l'APCHQ prévoit qu'il baissera de 10%.
Pour sa part, le marché immobilier se stabilise. Non seulement il y a plus de maisons à vendre, mais il y a moins d'acheteurs, puisque plusieurs auraient de la difficulté à se qualifier.
«Avec le test de résistance, on doit ajouter un 2% sur votre taux d’intérêt, a illustré Philippe Simard, chez Ratehub.ca. Vous allez avoir un taux d’intérêt de 4,39 %. Mais vous allez devoir vous qualifier à un taux de 6,39 %.»
Mais moins d'acheteur signifie aussi moins de compétitions et de surenchère sur l’achat d’une propriété, selon ce qu’on constaté des courtiers.
La Banque du Canada devrait annoncer mercredi prochain si elle va hausser de nouveau son taux directeur.