Le métro de Montréal n'est pas à l'abri de nouvelles pannes de longue durée comme celle survenue sur la ligne verte lundi après-midi en raison de son réseau vieillissant.
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«On ne s'attend pas à ça avec les mesures en place, mais on n'est jamais à l'abri», a déclaré la directrice générale de la Société de transport de Montréal (STM), Marie-Claude Léonard lors d'une mêlée de presse mardi après-midi.
Lundi après-midi, des fissures détectées dans la voûte d’un du tunnel entre les stations Saint-Laurent et Berri-UQÀM ont forcé le STM à interrompre le service sur la ligne verte entre les stations Lionel-Groulx et Frontenac pendant près de 12 heures.
L'examen de la voûte a finalement révélé que la dégradation du béton était superficielle.
Maintien d'actifs
«Notre réseau est en bon état, mais il est quand même vieillissant», a souligné Mme Léonard. Elle n'a pas dévoilé le budget consacré à l'inspection des stations de métro et des tunnels, spécifiant que cela se faisait selon des cycles de cinq ou de sept ans.
Le président du conseil d'administration de la STM, Éric Alan Calwell a reconnu que le métro avait besoin de «travaux majeurs». Il a évoqué un budget de 4,4G$ pour les dix prochaines années pour le «maintien d'actifs». Selon son Programme des immobilisations, la STM prévoit investir 1,7G$ d'ici 2032 pour rénover les infrastructures du métro, dont les tunnels.
Des interruptions de service de plusieurs heures comme celle de lundi risquent de se répéter dans l'avenir, croit l'expert en planification des transports Pierre Barrieau.
«C’est le genre de chose qu’on va vivre dans le métro, le temps de faire une vraie cure jeunesse», a expliqué le chargé de cours à l’UQAM et à l’Université de Montréal en entrevue téléphonique avec Le Journal.
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Signes de vieillesse
M. Barrieau souligne que la panne est survenue dans l’un des segments de la ligne verte qui montre le plus de signes de faiblesses, notamment par que la voûte se trouve plus près du sol, ce qui la rend plus vulnérable aux fissures.
«On arrive à une durée de vie où on va commencer à avoir des grands travaux. On doit s’attendre à des fermetures prolongées de soir et week-end, des limitations d’heure pendant plusieurs années, pendant qu’on commence à réhabiliter l’infrastructure vieillissante», a-t-il prévenu.
La structure du métro de Montréal a été bien construite au départ, dans les années 60, mais a souffert d’un «déficit d’entretien» pendant les années 1980 et 1990, a-t-il rappelé.
«Il faut planifier l’entretien dès la planification des travaux d’infrastructures. Il ne faut pas la construire et y revenir plus tard», a-t-il conseillé pour la suite.