Le gouvernement Legault n’est pas prêt à émettre une directive précise pour les athlètes transgenres qui évoluent dans le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Il faudra encore gérer au cas par cas, plaide la ministre Isabelle Charest.
La ministre des Sports et ex-olympienne invite les entraîneurs et les dirigeants du RSEQ à continuer de se fier aux différentes fédérations sportives.
Québec souhaite amasser davantage de données probantes avant de trancher et il se peut fort bien que les règles qui viendront diffèrent d'une discipline à l'autre.
«Chaque sport a une particularité et ça ne pourra pas nécessairement être une mesure ou une directive qui va être uniforme dans toutes les disciplines. La boxe versus la natation artistique... chaque sport a des aptitudes et des capacités physiques différentes qui correspond à la performance», a fait valoir Mme Charest.
Le sujet des athlètes transgenres qui souhaitent compétionner avec les femmes fait actuellement débat dans le monde. La fédération internationale d’athlétisme vient notamment d’exclure des compétitions féminines les athlètes transgenres hommes et femmes qui ont connu une puberté masculine, le temps de faire des études scientifiques plus poussées.
Québec veut aussi s’appuyer sur la science. «On a besoin de s’appuyer sur des données scientifiques pour vraiment comprendre de quelle façon ça pourrait avantager les personnes trans et de quelle façon on pourrait limiter cette perception d’avantage», a insisté la ministre.
Isabelle Charest est aussi préoccupée par l’impact de l’inclusion des personnes transgenres sur les sportives.
«Moi je veux que dans l’ouverture qu’on a, que ce soit bénéfique pour tout le monde. On sait qu’on a des enjeux avec les filles dans le sport. Est-ce que ce serait une raison qui ferait en sorte que certaines filles quitteraient le sport?», s’interroge ouvertement la ministre.
Leadership
L’opposition libérale demande à la CAQ d’assumer un minimum de leadership dans ce dossier. «Il faut une uniformisation des règles», comme le demande le RSEQ, a soutenu le chef intérimaire libéral Marc Tanguay.
Une directive claire permettrait aussi d’éviter des cas de discrimination, selon Québec solidaire.
«Le gouvernement devrait mandater une équipe d’études scientifiques là-dessus», croit le député solidaire Vincent Marissal. Il évoque notamment la participation de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et d'éthiciens.
«Je pense qu'il faut s'assurer de la plus grande égalité des chances, c'est quelque chose qui va arriver de plus en plus».