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Les millions de morts de la COVID-19, des données sensibles et incomplètes

L'OMS a estimé vendredi que le COVID-19 avait tué «au moins 20 millions de personnes» en trois ans. Mais du fait de la grande disparité des modes de comptage selon les pays et du caractère politiquement sensible de ces données sanitaires, il est impossible de savoir combien de personnes précisément sont mortes des suites du coronavirus.

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Le bilan officiel de l'OMS fait état de 6,9 millions de morts du COVID-19 au 3 mai, sur son site internet actualisé en permanence.

Mais comme l'ont expliqué des chercheurs de l'OMS dans un article publié dans la revue Nature en décembre, ces chiffres sont certainement bien en-deçà de la réalité.

Par manque d'infrastructures sanitaires, certains pays ont énormément tardé à détecter le virus et donc à le renseigner comme cause de la mort. Les critères varient aussi énormément d'un pays à l'autre: en Chine, depuis la fin de l'année, seules les personnes décédées directement d'une insuffisance respiratoire liée au COVID-19 sont désormais comptabilisées dans les statistiques, un changement de méthodologie susceptible de sous-évaluer le nombre réel de morts.

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Obtenir les données sur la mortalité, explique à l'AFP le responsable de la section des estimations démographiques de la division «population» de l'ONU, le Dr Patrick Gerland, est très compliqué pour certains pays. Il indique par exemple que l'ONU est, pour l'Inde, qui pourrait avoir un des bilans les plus meurtriers, «dans l'attente des résultats sur les taux de mortalité par âge et sexes bases sur le SRS (Sample Registration System) car les dernières disponibles datent de 2019».

Pour pallier ce manque de données fiables et comparables, l'OMS se base sur la mesure de «l'excès de mortalité», défini comme la différence entre le nombre de décès réels et le nombre de décès estimés en l'absence de pandémie.

L'Organisation mondiale de la santé a estimé, pour la seule période 2020-2021, que près de 15 millions de personnes dans le monde étaient décédées soit du COVID, soit «d'autres problèmes de santé pour des personnes qui n'ont pas eu accès aux soins car les systèmes de santé étaient débordés par la pandémie».

Lors de sa conférence de presse vendredi, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a revu ce bilan à la hausse, estimant à «au moins 20 millions» le nombre de morts depuis le début de la pandémie.

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