Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, se retrouve encore une fois dans l’eau chaude après une déclaration fortement controversée lors d’une rencontre avec le Devoir.
Après avoir mentionné qu’on ne pouvait comparer le métier d’enseignants à celui de député, il s’est expliqué sur ses réseaux sociaux, mais il aurait dû tout simplement s’excuser, selon Emmanuelle Latraverse.
«M. Drainville aurait dû réagir en disant: "pardonnez-moi, j’ai eu une bulle au cerveau". Il faut prendre le taureau par les cornes quand tu affirmes une telle bêtise sur la place publique. Je ne suis pas dans les gens qui pensent que M. Drainville croit que le métier de député c’est mieux que les professeurs. Je pense qu’il s’est exprimé de façon tout croche en voulant dire qu’on ne commencera pas à comparer chaque quart de métier à droite et à gauche», dit-elle.
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D’ailleurs, l’ancien député de Québec solidaire, Amir Khadir, croit que le ministre doit faire preuve de plus de prudence à l’avenir.
«Il se permet des écarts au lieu de faire preuve de réserve qu’impose son rôle de ministre. [Il doit] aborder les sujets avec délicatesse et avec la raison», souligne-t-il.
Des négociations au pire moment
Le gouvernement aurait dû penser en amont avant de se lancer dans un processus de hausse des salaires des députés parce que cette décision aura des répercussions sur les négociations avec le secteur public, selon Emmanuelle Latraverse.
« Je ne sais pas qui au bureau du premier ministre a eu l’idée de lancer un exercice de hausse de salaire des députés en sachant qu’on se dirigeait dans des négociations contre le secteur public, mais ça leur pète au visage», affirme-t-elle.
Son collègue de «la joute», Mathieu Bock-Côté, ajoute qu’on ne doit pas commencer à augmenter tous les métiers de la même manière.
«Il n’y a jamais de bon moment pour augmenter le salaire des députés. Le fait que le travail des députés est globalement sous-payé a des conséquences pour attirer des gens dans la vie politique. Même si je crois aussi que les professeurs sont également sous-payés, il y a une différence entre augmenter 125 personnes [versus tous les enseignants], les effets financiers sont beaucoup plus significatifs. Il faut donc éviter de dire que si tu augmentes les députés de 30 %, on doit augmenter les enseignants de 30 %», explique-t-il.