Le nouveau président de l'Union des municipalités du Québec veut jouer un rôle actif pour soutenir les communautés qui attendent le plan de protection du caribou forestier.
Martin Damphousse s'est arrêté au Lac-Saint-Jean, mercredi, dans le cadre d'une tournée des régions, 12 jours seulement après son arrivée à la tête de l'UMQ. Celui qui est maire de Varennes, en Montérégie, a déjà saisi les nuances de l'industrie forestière pour l'Abitibi, Chibougamau et le Lac-Saint-Jean.
«Il y a des Autochtones dans certaines régions, il y a des forêts privées et d'autres publiques, ce qui fait que le bois est traité différemment d'une région à l'autre», a-t-il énuméré.
Le nouveau président a déploré que les municipalités soient écartées de la préparation du plan de protection du caribou forestier. Le dépôt de ce plan est prévu en juin. Il veut sonder les intentions du gouvernement d'ici là.
«En espérant avoir des réponses. S'il y a des angles pervers, honnêtement, ce sera à nous de le dire tout de suite, plutôt que de réagir plus tard», a-t-il expliqué.
«Je fais entièrement confiance à l'UMQ», a réitéré la mairesse d'Alma, Sylvie Beaumont.
La Ville d'Alma s'est d'ailleurs proposée pour accueillir la prochaine réunion du comité forêt de l'UMQ, le 2 juin prochain. Des élus de la région, mais aussi des membres de l'industrie seront alors présents, de même que Martin Damphousse.
«L'exploitation intelligente de la forêt est essentielle, a souligné le président. Si je veux bien défendre les communautés, je dois maîtriser les impacts.»
Même si la ministre régionale a voulu se montrer rassurante en début de semaine, en parlant d'un taux de 10 ou 15 % d'aires protégées, l'inquiétude demeure vive dans l'industrie et dans les communautés qui en dépendent.
«La vérité, c'est qu'on ne sait rien, a dit la mairesse Beaumont. Il y a des inquiétudes : dévitalisation des milieux, fermeture d'usines, de scieries, avec les impacts sociaux dans les villages. Même ici, à Alma, il y aurait des impacts.»
Autre préoccupation pour l'UMQ : le prochain pacte fiscal. L'Union s'attend à ce que celui qui débutera en 2025 soit quadruplé pour atteindre 4 milliards $. Le pacte actuel a été marqué par la pandémie et une explosion de l'inflation. L'UMQ veut donc sa part des revenus supplémentaires engendrés par la taxe de vente du Québec.
«La hausse de la TPS et de la TVA a amené de l'argent neuf pour les deux paliers de gouvernement, a expliqué M. Damphousse. Ce sont des données partagées avec le gouvernement qui nous donne un estimé de 4 milliards de dollars.»
Caribou forestier ou pacte fiscal, les municipalités veulent être considérées comme partenaires du gouvernement.