Après avoir vécu un an en mode minimaliste pendant la construction de sa nouvelle demeure, elle fête sa première année dans sa minimaison.
Une Montréalaise a devancé son projet de retraite pour s’installer dans une minimaison de 429 pieds carrés à Dixville, en Estrie, où elle a fêté le premier anniversaire de son installation le 5 mars dernier.
Comme elle étouffait à Montréal durant la pandémie, Édith Comeau cherchait un endroit pour vivre en villégiature dans sa minimaison. En septembre 2020, son choix s’est arrêté à Dixville, un village près de Coaticook, qui acceptait le développement d’un quartier de mini et petites maisons comprenant 45 lots.
«Je l’ai fait dans le bon temps. J’avais la chance d’avoir un terrain abordable (35 000 $ plus taxes). Ça s’est vendu assez rapidement», souligne celle qui analyse les dossiers d’assurance devant la justice à la suite de sinistres.

Caroline Lepage
La minimaison est érigée dans le quartier Dixville, en Estrie.
Pour sa minimaison, cette quinquagénaire a choisi un modèle de 13 par 33 pieds d’ILO Mini-maison, qui allait être préfabriqué à l’automne 2021 dans l’usine de Napierville.
Pendant un an, Mme Comeau s’est installée dans une cabane de 12 × 16 pieds chez des amis, à Eastman, en Estrie, où elle avait accès à l’électricité et à internet. Mais elle devait transporter l’eau potable avec son chariot équipé de skis. «J’ai vécu comme une minimaliste», lance-t-elle.

Caroline Lepage
Édith Comeau a documenté toutes les étapes de construction de sa minimaison et elle en a fait un album.
Comme elle devait s’occuper de tous les aspects de sa minimaison, cette néophyte a consulté le livre intitulé La grande révolution de la micromaison, de Gabriel Parent-Leblanc, qui lui a servi de bible pour démarrer son projet.

Caroline Lepage
La cuisine avec la salle à dîner de la minimaison est simple mais bien pensée.

Édith Comeau dans la cuisine de sa minimaison.
Une maison écolo
Elle a judicieusement commandé en ligne des matériaux et accessoires durables et écologiques, jusqu’au luminaire de la cuisine, signé Cocotte et certifié GREENGUARD. «Ça a été un grand apprentissage!» confie-t-elle.
Sa minimaison compte une chambre, une salle de bain et une cuisine ouverte sur le salon, qui lui sert d’espace de travail, grâce à un bureau qui se lève. Les murs et les plafonds sont conçus en pin et le plancher, en liège. Son frigo mesure seulement 24 pouces. Son four à convection lui suffit. Et sa laveuse-sécheuse combinée est dissimulée dans sa garde-robe.
Sur le terrain, les arbres ont été coupés et ont permis de faire des planches. Une fois le raccordement au réseau d’aqueduc, d’égouts et d’électricité effectué, les travaux d’excavation réalisés en novembre 2021 ont permis d’installer la minimaison et de la visser sur des pieux.
«Pour moi, c’était le gros luxe!», exprime celle qui venait de vivre un an dans le bois.
Juchée sur une colline, la demeure, bonifiée d’une véranda, est dotée d’une généreuse fenestration. «Les couchers de soleil sont tellement beaux. Je suis vraiment bien ici!», s’exclame cette mère de quatre enfants.
Sa minimaison répond aux normes de Novoclimat, selon les tests d’infiltrométrie exigés par la municipalité, qui mesurent le taux d’étanchéité de la surface de fuite normalisée.

Caroline Lepage
Édith Comeau travaille de la maison quatre jours par semaine.
Un budget réaliste
«Je suis vraiment contente de la qualité de la maison que j’ai. J’ai réussi à choisir des matériaux écologiques à la hauteur de mon budget», partage la propriétaire.
Plusieurs femmes seules, comme elle, habitent son quartier en construction. Mme Comeau est heureuse d’être entourée de voisins qui partagent des valeurs similaires. À ce jour, tous viennent de l’extérieur et s’entraident.
«C’est vraiment ce que je voulais comme milieu de vie pour la retraite», dit cette dame qui aspire à vivre la résilience alimentaire avec son four à pain et les arbres fruitiers qu’elle cultivera sur son terrain.

La minimaison est dotée d'une généreuse fenestration.
La minimaison, plus coûteuse au pied carré
Édith Comeau a fait ses calculs. Après avoir soustrait les subventions de la municipalité et le remboursement de taxes, elle évalue que son projet de minimaison dépasse les 200 000 $, auxquels s’ajoutent environ 12 % de frais afférents. Sa minimaison de gamme intermédiaire revient à 277 $ le pied carré alors que le coût de construction d’une maison traditionnelle neuve varie de 210 $ à 270 $ le pied carré.
Si sa minimaison est plus chère au pied carré qu’une maison traditionnelle, elle est plus accessible en termes de budget. La quinquagénaire ne croit pas qu’elle aurait pu trouver une habitation (condo ou maison), en supposant qu’il en existe à ce prix, avec la qualité de vie qu’elle a présentement.
Source: https://soumissionrenovation.ca