Une présumée victime de l'abbé Claude Thompson brise le silence et raconte son histoire. L’homme soutient avoir été agressé sexuellement en 1981 lorsqu’il faisait partie des Petits Chanteurs de Trois-Rivières.
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Son anonymat a été préservé en raison de l'action collective en cours contre le Diocèse de Trois-Rivières.
Il avait 11 ans à l'époque où il suivait des cours privés avec l'abbé Thompson.
«Quand je faisais mes gammes, je savais qu'en arrière, il avait la main dans ses culottes et je l'entendais soupirer. Moi, il m'a touché : la main dans les culottes, mon pénis, éjaculation... », a-t-il expliqué.
Il fait partie des 58 personnes qui allèguent avoir été agressées sexuellement par des membres du Diocèse de Trois-Rivières dans l'action collective en cours.
Chaque jour, il porte le lourd fardeau de ce qu'il a vécu : problèmes dans ses relations, poses de questions, etc. Il a rencontré en vain de nombreux spécialistes pour tenter de se remettre des événements. Alors qu'il allait devenir ingénieur aérospatial dans les Forces armées, il est maintenant presque incapable de sortir de chez lui par moment.
Il n'est pas le seul à vivre avec les conséquences de ces agressions présumées.
«Dans certains cas, les victimes peuvent avoir une période d'oubli. Un moment donné, ça revient. Ça revient parce qu'ils ont vu ça à la télévision, ça revient parce que le voisin porte le même nom de famille que l'agresseur», a donné en exemple un des avocats responsable du recours, Me Alain Arsenault.
Il a rappelé par le fait même qu'il est toujours possible d'inscrire son nom dans la liste des présumées victimes et qu'il pourrait y avoir une date limite fixée prochainement. Une entente hors cour est toujours possible, sans quoi un procès sera nécessaire.
Chose certaine, cette procédure de dénonciation fait assurément partie du chemin vers la guérison de plusieurs.
L'homme rencontré, aujourd'hui âgé de 52 ans, espère que son témoignage incitera d'autres victimes à dénoncer leur agresseur, comme il a fait lorsqu'il a pris connaissance de l'action collective en cours.
Il voudrait aussi qu'une formation soit donnée aux enfants pour qu'ils apprennent dès le plus jeune âge à déceler ce qu'est une agression et aux parents à reconnaître les signaux d'alerte chez leur enfant.