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«C’est aberrant!»: un prof a continué d'enseigner malgré plusieurs signalements d'élèves et du personnel

Un prof au comportement jugé inapproprié par ses anciennes étudiantes fait l’objet de plusieurs dénonciations depuis quelques jours.

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Cet enseignant de l’école Louise-Trichet de Montréal, qui a démissionné avant de travailler dans d’autres établissements à Laval et Mascouche, a pourtant été dénoncé à la direction de l’école.

Une entraîneuse de flag-football, qui a été témoin de ses agissements, s’explique mal pourquoi les hautes instances de l’établissement n’ont pas été proactives face aux témoignages qu’ils ont reçus. Des membres du personnel ont même fait partie des signalements traités.

«Je n’ai pas été la première à le dénoncer. Plusieurs ont tenté de porter plainte et demander de l’aide. Ça n’a jamais été pris au sérieux», a raconté Marie-Belle Monchamp Daunais à LCN, vendredi matin.

«Aucune direction n’a pris les mesures nécessaires pour le congédier ou monter un dossier contre cet enseignant-là.»

L’entraîneuse de flag-football, qui devait participer à une conférence de La voix des jeunes compte sur le #MeeTooScolaire, est d’avis que les gestes du prof ont été «banalisés, normalisés» par la direction de l’école. 

«Personne n’a été validé dans les dénonciations au cours des 20 dernières années», laisse-t-elle entendre.

«C'est aberrant!»

Le fait que l’enseignant puisse travailler dans d’autres établissements expose plusieurs étudiantes à d’autres inconduites, craint Marie-Belle Monchamp Daunais.

Depuis 2017, plus du tiers des étudiants rapportent avoir subi au moins une forme de violence sexuelle dans des établissements du Québec. 

«C’est aberrant! Ça ne fait aucun sens. C’est pourquoi on demande avec le projet de loi, entre autres, que les dossiers d’enseignants soient transmis d’une commission scolaire une autre et d’un établissement scolaire à l’autre. Il faut absolument que l’information soit passée.»

Une enquête du ministère de l’Enseignement supérieur est en cours, dans le cadre de son plan d’intervention de 54 millions$ sur les violences sexuelles, annoncé en février.

Puis le projet de loi 397 vise «à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement. Certains souhaitent que ce soit suffisant pour changer la culture, mais doutent que les changements soient instantanés.

«Je l’espère... on demeure positive et on continue nos demandes. C’est ce qu’on veut et c’est ce qu’on trouve important pour la sécurité des jeunes.»

Notons qu'aucune accusation formelle n'a été déposée contre l'enseignant.

Voyez l'entrevue de Marie-Belle Monchamp Daunais à LCN, dans la vidéo.

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