L’homicide d’un jeune homme originaire de Saguenay lors d’un séjour au Mexique est un autre exemple du côté sombre de ce pays rongé par la criminalité, qui est «partout», selon un spécialiste.
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«[Il] faut surtout éviter les mauvaises rencontres. Moi, c’est peut-être la cinquième fois que je fais une entrevue sur des meurtres de Québécois au Mexique et c’est presque toujours le même pattern», affirme Claude Morin, professeur d’histoire à la retraite de l’Université de Montréal.
«Il y a des gens qui sont des victimes collatérales lorsqu’il y a des conflits entre bandes criminelles, mais c’est surtout des gens qui ont des contacts un peu impromptus avec des Mexicains, ou qui veulent acheter de la drogue et l’affaire tourne mal», soutient le spécialiste de l’Amérique latine, qui a visité une vingtaine de fois le Mexique.
Cette situation s’explique par la violence reliée aux cartels de drogue, mais aussi par «la petite criminalité qui peut aboutir à un assassinat, c’est-à-dire le vol, l’extorsion» due à «l’injustice qui règne au Mexique» et la pauvreté, dit-il.
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Partout
«La grande criminalité, elle est régionale. La petite criminalité, bien elle est partout», précise-t-il.
Le secteur de Puerto Escondido, une station balnéaire fréquentée principalement par les Mexicains où est survenu l’homicide de Victor Masson, n’y échappe pas, selon lui.
«Les groupes criminels sont présents là parce qu’il y a une clientèle pour acheter la drogue.»
Selon Affaires mondiales Canada, même des destinations populaires telles que Riviera Maya (Cancún, Playa del Carmen, Puerto Morelos et Tulum) et Acapulco sont en proie à un taux élevé de crimes violents, comme les homicides, les enlèvements, les détournements de voiture et les agressions.
Le ministère fédéral demande d’éviter les séjours dans plusieurs régions identifiées comme étant dangereuses et d’exercer une «grande prudence» ailleurs.
Perte d’intérêt
Pour M. Morin, ce n’est pas une raison de faire une croix sur un voyage au Mexique, dont il vante les beautés et le patrimoine. Il invite toutefois à bien planifier son voyage et à écarter de son itinéraire les zones à risque, notamment la frontière nord et plusieurs endroits de la côte Pacifique.
Avec plus de 1,8 million de visiteurs canadiens en 2022, le Mexique continue d’être une destination très prisée. Les tragédies qui font la manchette pourraient toutefois venir ternir l'image du pays.
«On a senti une diminution d’intérêt pour cette destination-là [depuis la pandémie]. Est-ce que c’est dû à une reprise qui n’était pas encore tout à fait revenue post-COVID ou si c’est dû, vraiment, aux craintes des voyageurs québécois face à la destination? C’est possiblement un combiné des deux», estime Sébastien Laforest, président de Voyages Traditours.