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Mort d'une fillette de 10 mois: une ex-gardienne de Sainte-Brigitte-de-Laval coupable d’homicide involontaire

JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL

Une ancienne gardienne de Sainte-Brigitte-de-Laval a été reconnue coupable d’homicide involontaire pour la mort en mai 2018 d’une fillette de 10 mois sous sa responsabilité. La preuve d’expert présentée au procès a démontré que la gardienne avait violenté l’enfant.

Katy Jomphe, 41 ans, est la responsable de la mort de l’enfant a tranché vendredi matin la juge Sandra Rioux.

Dans une décision étoffée de plus de 100 pages, la magistrate s’est rangée derrière les arguments des experts de la couronne qui estimaient que la gardienne était la seule personne qui pouvait avoir infligé les blessures qui ont été fatales à la fillette. 

JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL

Le 1er mai 2018, la petite est déposée à la garderie de Katy Jomphe, à Sainte-Brigitte-de-Laval en pleine santé selon ses proches. Un peu plus tard en matinée, un appel est fait par la gardienne au 911 pour une enfant inconsciente. S’en suivent des convulsions puis un constat de mort cérébrale à peine trois heures plus tard.

La gardienne avait été arrêtée un an plus tard, au terme d’un important travail d’enquête.

Jugement important

Pour le procureur de la couronne Me Michel Bérubé, le cas Katy Jomphe fera maintenant école pour d’éventuelles affaires semblables. Selon ce dernier, jamais autant d’experts n’avaient défilé pour un procès de traumatisme crânien non accidentel.

«On a un pathologiste judiciaire, un neuropathologiste judiciaire, deux ophtalmologistes pédiatriques, un neurologue et un neurochirurgien pédiatrique qui ont témoigné. On pense que c’est une cause type qui viendra éclairer les tribunaux dans le futur», estime le représentant du ministère public.

Et ces experts en sont venus à la conclusion que la gardienne était responsable du décès. Le jugement est clair indique la couronne, c’est un épisode de secouage qui a mené à la mort de la petite. 

D’ailleurs, la sœur de l’accusée était venue témoigner lors du procès avoir parlé de longues minutes au téléphone avec Katy Jomphe lors du matin fatidique, admettant l’avoir entendu crier après la petite.

«C’est venu démontrer l’ambiance et l’état d’esprit de l’accusé ce matin-là», indique Me Bérubé.

Important pour la famille 

Coupable d’homicide involontaire, Katy Jomphe est passible d’une peine d’emprisonnement à perpétuité. Aucune peine minimale n’est toutefois applicable. «C’est certain qu’une peine d’emprisonnement sera envisagée par la poursuite, il n’y a pas de surprise-là», a indiqué le ministère public.

PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS

La famille de la petite victime était présente au palais de justice de Québec vendredi matin. Me Bérubé a expliqué qu’il s’agissait pour eux d’une importante page qui se terminait et que la globalité du processus leur avait permis de «bien comprendre et résumer le fil des événements».

«C’est extrêmement significatif pour eux.»

Le dossier reviendra devant la cour en juin pour fixer la date des observations sur la peine. L’ex-gardienne demeure en liberté durant les procédures.

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