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Au Québec, on n’a pas le luxe de se priver de bonnes infirmières!

Infirmières

Photo d'archives

Alors que le taux de réussite à l’examen oscillait entre 71% et 96% pour les 8 épreuves passées entre septembre 2018 et mars 2022, ce taux est tombé à 51,4% en septembre 2022 suscitant la controverse dans les médias. Luc Mathieu, Président de l’Ordre, justifiait l’échec d’un candidat sur deux en affirmant que «les étudiants n’étaient pas suffisamment préparés pour passer l’examen», mettant en cause la pandémie et un grand nombre de cours à distance.  

Cette explication fournie l’an dernier ne tient plus la route pour justifier le faible taux de réussite de 53,3% à l’examen de mars 2023, tous les cours ayant eu lieu en présentiel! Les deux dernières cohortes de candidats ne peuvent pas être à ce point inférieures aux 8 cohortes précédentes. 

Il faut chercher ailleurs pour comprendre comment on a pu passer d’un taux de réussite de 82,2%, moyenne des 8 examens de référence, à un taux de 52,3%, moyenne des 2 derniers examens. La chute est spectaculaire et interpelle énormément! 

Conception de l’examen 

Après réflexion, pour expliquer ces résultats anormaux aux 2 derniers examens, il faut certainement regarder du côté de la conception de l’examen. D’ailleurs, Me André Gariépy, Commissaire à l’admission aux professions, a révélé que l’examen de septembre 2022 comportait des failles, et remettait en cause la qualité de certaines questions et des notes de passage haussées à 55% sans justification suffisante.  

Dans le contexte actuel de grande pénurie de personnel infirmier, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déclaré, avec grand bon sens, que le Québec ne pouvait pas se permettre de perdre des centaines d’infirmières. Ce qui malheureusement va se produire. Bon nombre de ces candidats ayant échoué une troisième fois à l’examen de l’OIIQ ou ayant obtenu deux échecs consécutifs quitteront, découragés, la profession ou abandonneront leurs études universitaires. Cela malgré leurs très bons parcours scolaires en soins infirmiers, et pour bon nombre une compétence déjà acquise au travail dans le milieu de la santé et reconnue par leurs pairs et les patients pris en charge par ces soignants. 

Ces personnes seraient-elles moins bonnes que celles ayant obtenu 55% et 56%? On peut sérieusement craindre que ces candidats abandonnent leur rêve professionnel ou passent l’examen dans une autre province, et y restent. 

Découragement 

On ne pouvait pas mieux s’y prendre pour décourager tout un pan d’une génération de candidats pourtant motivés qui ont déjà prouvé leur compétence et leur sérieux dans le réseau de la santé. On peut comprendre leur détresse aujourd’hui. Et notre découragement à nous aussi, citoyens, qui avons besoin de beaucoup plus d’infirmières. 

Que faire alors face à cette situation incompréhensible? L’espoir repose entre les mains du commissaire à l’admission aux professions, Me André Gariépy, et de son équipe, qui se doivent d’analyser les questions de l’examen de mars 2023. Et si des failles sont détectées comme dans le précédent examen, il faut soustraire les questions jugées problématiques et procéder à une autre évaluation et même revenir à l’ancienne note de passage. On s’approcherait d’un taux de réussite similaire à celui d’autrefois.

Au Québec, notre système de santé n’a pas le luxe de se priver de toutes ces infirmières potentielles qui manifestent dans les médias leur envie de quitter la profession! 

Photo courtoisie, Elizabeth Ravaz

Michel BERTHELOT et Elizabeth RAVAZ

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