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Un juge interdit à une élève transgenre de porter une robe à sa remise de diplômes

Une adolescente transgenre du Mississippi a été contrainte de rater sa remise de diplômes samedi après qu’un juge fédéral lui ait interdit de porter une robe et des talons hauts durant l’événement.

La jeune femme de 17 ans, identifiée avec ses initiales L.B. dans les documents juridiques, a préféré manquer la cérémonie pour ne pas avoir à porter des vêtements «masculins».

Le 9 mai dernier, moins de deux semaines avant la remise de diplômes, l’étudiante a été convoquée au bureau de la directrice du Harrison Central High School, Kelly Fuhler. Cette dernière a demandé à l’élève transgenre ce qu’elle avait l’intention de porter pour l’événement.

«Je lui ai dit que j’allais porter une robe blanche et elle m’a répondu que je n’aurais pas le droit et que je devrais porter des vêtements de garçon», raconte l’adolescente.

À sa connaissance, aucun autre élève de l’école n’a été interrogé sur sa tenue pour cet événement.

Capture d'écran CNN

L.B. avoue avoir été énormément surprise de la réaction de son école. Elle y avait passé les quatre dernières années et avait toujours pu s’afficher en tant que fille, notamment en portant des robes. Elle s’était même rendue à son bal vêtue d’une robe bleue scintillante, sans aucune objection de la part de l’école.

«Je pouvais être moi-même et je me sentais acceptée. Je me sentais comprise et j’ai ressenti un grand soutien de tout le monde à l’école.

L.B. et ses parents ont donc intenté une poursuite contre la commission scolaire, réclamant que l’élève de 17 ans puisse s’habiller comme elle le voulait durant la remise de diplômes. La famille a clamé que l’adolescente avait subi une violation de ses droits et a accusé la commission scolaire de discrimination basée sur le genre et l’identité sexuelle.

Vendredi, la veille de la cérémonie, un juge fédéral a rejeté la requête de la famille, interdisant du même coup à la jeune femme de porter une robe et des talons pour l’événement. L’adolescente a donc décidé de ne pas se présenter à la cérémonie.

«Notre cliente a été humiliée pour des motifs discriminatoires et ses parents se sont fait refuser un événement unique dans la vie de leur fille», a déclaré un porte-parole de l’American Civil Liberties Union of Mississippi.

Le superintendant de la commission scolaire, Mitchell King, a affirmé que les écoles se basaient sur les certificats de naissance pour désigner les étudiants en tant que garçons ou filles.

Durant une conversation téléphonique entre la mère de l’adolescente et M. King, ce dernier aurait affirmé que l’élève «était encore un garçon» et «qu’il devait donc porter des pantalons, des chaussettes et des souliers, comme un garçon», peut-on lire dans les documents juridiques.