Un travailleur de la santé vit un véritable calvaire. Sa chirurgie urgente est reportée depuis près de 10 jours, et bientôt, il sera trop tard pour réparer les dommages sans passer par une opération beaucoup plus importante. Il doit de plus se tenir prêt pour la chirurgie jour après jour, ce qui implique un jeûne d’au moins 12 heures à chaque coup.
Martin* a tenu à raconter sa situation en exclusivité à QUB radio. Il y a une dizaine de jours, il a subi une blessure en jouant au soccer : il a reçu un coup de genou sur le côté gauche de la tête. Si son cerveau a été épargné, son crâne, lui, a subi trois fractures qui ont laissé une empreinte nettement visible sur son visage. Et en raison des reports répétés, il risque maintenant de vivre toute sa vie avec les conséquences de cette blessure.

FOURNIE PAR LE TRAVAILLEUR
«On avait deux semaines d’ouverture pour m’opérer avant que l’os ne guérisse, mais à chaque fois, on finit par ne pas procéder», a-t-il déploré.
Pour remettre l’ossature dans la bonne position, une courte intervention chirurgicale d’environ 15 minutes est nécessaire. Mais, puisqu’il doit être mis sous anesthésie complète, Martin doit être à jeun de minuit jusqu’à l’annulation de son intervention, qui survient souvent tard le soir. À au moins une occasion, il a été forcé de ne rien ingurgiter, pas même de l’eau, pendant 28 heures consécutives. Une situation qu’il ne peut plus endurer.
«Même si je reviens tous les jours, je n’ai aucun espoir d’être opéré dans les délais, a-t-il confié. Je vais avoir un impact esthétique pour le restant de mes jours.»
Malgré tout, Martin estime que ses collègues ont tout fait pour l’aider, et il insiste sur leur très grande collaboration. Jour après jour, ils tentent de procéder à l’intervention. Mais le manque de personnel et le manque de disponibilités des salles d’opération pèsent lourd dans la balance. Martin déplore surtout qu’il ne semble y avoir aucune imputabilité dans notre système de santé, personne vers qui se tourner pour régler la situation.
*nom fictif pour protéger son identité