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Délais interminables à la DPJ: «Pourquoi ce virus de la maltraitance se propage?»

Les délais sont interminables à la Direction de la protection de jeunesse (DPJ) sur le territoire de l’île de Montréal, et sont bien au-delà de la moyenne provinciale.

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Plusieurs intervenants sont stupéfaits de voir qu’il faut en moyenne 87 jours d’attente pour obtenir une première évaluation à Montréal, alors que ce chiffre s’établit à 41 à la grandeur du Québec.

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Au total, 855 jeunes sont en attente sur l’Île de Montréal. 

D’autres régions font mauvaise figure, telles que l’Estrie et l’Outaouais.   

Ces retards ont des conséquences néfastes pour les jeunes qui vivent déjà des situations difficiles. 

Nancy Audet, ex-enfant de la DPJ et auteure du livre «Plus jamais la honte», somme le gouvernement provincial d’agir, alors que la pénurie de personnel se fait criante dans les établissements de la DPJ.

«Imaginez dans votre salon, à l’extérieur, on met sept gros autobus jaunes pis on les remplit d’enfants chaque jour. On en est là au Québec. [...] Pourquoi ce virus de la maltraitance se propage à vitesse grand V en ce moment, et qu’il y a un silence inquiétant à Québec? Ça devrait être au-dessus de notre liste en ce moment, on devrait parler de ça», constate-t-elle.

Le syndicat de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux est également préoccupé de voir une détérioration de l’offre de services.

«C’est pas acceptable. On fait face à une pénurie de personnel grave. Les intervenants que nous avons sont très débordés, et à cause de ça, ils quittent le navire plus rapidement», s’inquiète une représentante de l’APTS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Alexandra Boisrond.

La pandémie et l’inflation ont entraîné des conséquences sur la population montréalaise, ce qui a exacerbé les tensions dans certaines familles.

Le CIUSSS Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal cherche d’ailleurs 50 à 75 nouvelles familles d’accueil. 

«On réussit à répondre. Par contre, il y a des familles qui ont 3 ou 4 enfants de la DPJ et on trouve que c’est trop. On veut aussi avoir la possibilité de faire des bons matchs, indique Nadine Thiffault, directrice adjointe du programme jeunesse. 

Le porte-parole du CIUSSS Ouest-de-l'Île affirme que l'organisme fait de la réduction de son temps d'attente une priorité.

«Nous sommes conscients qu’il s’agit d’un délai important et nos équipes sont entièrement mobilisées pour réduire la liste d’attente, qui diminue chaque mois. Un groupe de travail interdisciplinaire dont le mandat est de réduire la liste d’attente a été mis sur pied il y a un an. Nous avons également déployé un projet pour intégrer des Agents de relations humaines sur des postes d’évaluation », souligne Alexandre Cadieux, des relations publiques au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. 

*Voyez les explications dans la vidéo ci-dessus*

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