Les entreprises Séchoirs de Beauce et Bois Ouvré font face à huit chefs d’accusation de négligence criminelle plus d’un an et demi après l’explosion qui a couté la vie à trois travailleurs dans leur usine de Beauceville.
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Le 20 septembre 2021, Jean Lachance, Martin Roy et Mario Morin ont mis leur vie en jeu en tentant d’éteindre un incendie sur le toit du bâtiment de la 134e rue, où des travaux avaient lieu.

Photo d'archives, Agence QMI (Marc Vallières)
Peu avant 8h, une déflagration est survenue, tuant les trois hommes et blessant cinq autres personnes qui ont dû être transportées d’urgence à l’hôpital.
À la suite d’une longue enquête, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a déposé huit chefs d’accusation à l’endroit des entreprises Séchoirs de Beauce et Bois Ouvré, le 19 mai dernier.
Il s’agit de trois chefs d’accusation de négligence criminelle causant la mort et cinq autres de négligence criminelle causant des lésions.

Photo d'archives, Agence QMI (Marc Vallières)
Pour ce faire, le DPCP s’est notamment référé à la loi Westray, un amendement au Code criminel qui «impose à toutes les organisations et à toutes les personnes qui supervisent un travail au Canada, un devoir à l’égard de la santé et de la sécurité d’autrui».
De rares accusations
Il s'agit d'un levier qui a été invoqué très peu souvent depuis son adoption en 2004, soutient le représentant syndical du Syndicat des Métallos, François Cardinal. Selon lui, on peut compter sur les doigts d'une main les fois où des accusations ont été déposées en faisant référence à cet amendement.
«C'est vraiment rare, alors on salue la décision du DPCP d'être allé au fond des choses. Le fait qu'il y ait de réelles conséquences à cette situation tragique poussera certainement les employeurs à améliorer leur division de santé et sécurité au travail», lance-t-il, disant penser aux familles des victimes qui doivent vivre beaucoup d'émotions.
Depuis le tragique incident, l’usine qui a été réduite en cendre lors de la déflagration a été reconstruite à quelques minutes du lieu de l’incendie.
Invitées à réagir, les entreprises visées par les accusations ont répondu par courriel qu'elles préféraient ne pas commenter pour le moment, «par souci pour les victimes et leurs proches».