/regional/saguenay

Grève possible à l’usine Produits forestiers Résolu

La situation à l'usine de Produits forestiers Résolu de Alma préoccupe la population puisque les quelque 300 syndiqués de l'usine viennent de se doter d'un mandat de grève illimitée pouvant être déclenchée au moment jugé opportun. Ce moyen de pression, s’il est appliqué, pourrait faire très mal à l'économie, car l’entreprise est l’un des principaux employeurs de la municipalité du Lac-Saint-Jean.

Ainsi, avec un mandat de grève adopté à plus de 91 %, une menace de fermeture plane sur l’usine.

«Après neuf rencontres, on fait du surplace, il n’y a pas de négociation. C’est le moyen de pression ultime, on ne veut pas se rendre là, mais si ça continue on ne voit pas comment on pourrait l’avoir», a expliqué Jean-Pierre Rivard, président du syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc.

Le fédéral doit agir

Le député bloquiste de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe, estime que le rôle du gouvernement fédéral et des élus est de protéger les emplois et de s’assurer que les activités de l’industrie forestière demeurent dans la région.

«Je pense que le gouvernement fédéral a un gros rôle à jouer dans l’industrie forestière et il ne le joue pas présentement. Il faut se rappeler que dans l’industrie forestière, présentement en matière de foresterie, c’est peau de chagrin, ce n’est rien. Il y a des compagnies comme Résolu qui ont des actifs qui sont gelés aux États-Unis parce que le conflit du bois d’œuvre ne se règle pas», a-t-il indiqué.

Plusieurs citoyens s’inquiètent de la situation actuelle.

«Je comprends leurs inquiétudes. Un peu partout présentement, on voit qu’il y a des fermetures de machines temporaires, des fermetures de scieries temporaires aussi un peu partout sur le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Si on rajoute à ça l’acquisition par Paper Excellence de Résolu, c’est une autre source d’inquiétude», a poursuivi M. Duceppe.

Deux enjeux majeurs

Les syndiqués demandent une meilleure conciliation travail-famille.

«C’est beaucoup des demandes de congés supplémentaires. On parle d’accumuler juste la moitié du temps et d’avoir une banque d’heures à prendre peut-être en dehors des périodes estivales pour avoir plus de congés. On a Rio Tinto et Énergie Électrique donc on perd beaucoup de jeunes. On doit emmener de nouvelles avenues pour avoir une rétention de la main-d’œuvre», a mentionné M. Rivard.

De plus, un ajustement salarial équivalent à la hausse du coût de la vie est réclamé.

«En 2010, quand ça a fait faillite, il y a eu une perte de 17%. Donc on veut un rattrapage monétaire. Mais on n’est même pas encore dans le monétaire, juste dans le normatif et ça bloque alors que ça devrait presqu’être réglé. On ne s’attendait pas à ça, on pensait que ça allait négocier», a dit le président syndical.

Puisque l’employeur refuse de négocier sans conciliateur, des moyens de pression seront enclenchés.

«Ça peut aller à des fermetures temporaires de 2-3 heures. À court terme, les clients n’auront pas leur commande. Ça peut engendrer des pertes de peut-être des millions de dollars par semaine, mais on pense que la conjoncture est en notre faveur», a-t-il ajouté.

Produits forestiers Résolu a refusé de commenter la situation pour préserver l’intégrité des négociations en cours. Des rencontres en présence d’un conciliateur sont prévues les 5 et 9 juin prochains.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.