Une hausse des visites à l’urgence et des hospitalisations liée à la consommation de cannabis par des femmes enceintes soulève des inquiétudes. Cela pourrait avoir des risques à la naissance, selon une étude publiée mardi par le Canadian Medical Association Journal (CMAJ).
La consommation de cannabis pourrait avoir des risques sur le travail prématuré, un faible poids à la naissance et des effets négatifs sur le cerveau en développement du bébé, selon les informations de Global News.
L’étude a été basée sur 980 398 grossesses en Ontario parmi 691 242 personnes de janvier 2015 à juillet 2021. Parmi ceux-ci, 540 femmes se sont rendues à l’urgence ou ont été hospitalisées pour l’utilisation de cannabis.
Le ratio de visites à l’hôpital en lien avec la consommation de cannabis pendant la grossesse a augmenté de 20% pour 100 000 grossesses et de 11% depuis la légalisation. Les chercheurs de l’étude mentionnent dans l’étude que certains patients étaient excessivement intoxiqués à la demande de soins.
Quand le taux d’hospitalisation était au plus bas, cela ne voulait pas dire que les femmes ne le consommaient pas à la maison, précise le Dr Daniel Myran, un médecin de famille et un spécialiste en toxicomanie, à Global News.
«Si c’est le cas, je crois qu’il va y avoir d’importantes complications pour la santé de l’enfant», rajoute-t-il.
Plusieurs de ces patients avaient déjà un problème de consommation avant la grossesse et n’ont pas été capables de cesser, selon Dr Myran.
Soulagement des symptômes
L’étude suggère que la consommation de cannabis des femmes enceintes est en partie pour soulager les symptômes de nausées matinales.
Une résidente de Montréal, Jordana Zabitsky, a confirmé en entrevue à Global News avoir pris encore plus de cannabis à sa deuxième grossesse qu’à sa première, car elle voulait éviter les nausées qui la rendaient si misérable.
Cette femme qui souffrait de dépression, d’anxiété et de PTSD pendant deux ans avant la naissance de son bébé en 2016 s’est tournée vers le cannabis pour atténuer ses souffrances.
Pendant sa première grossesse, elle limitait la consommation du cannabis pour ne pas affecter son enfant.
«Je prenais environ 4 bouffées de joints une ou deux fois par semaine», a-t-elle lancé.
À la naissance, lorsqu’elle a réalisé que son enfant était en pleine santé, elle a décidé de consommer du cannabis régulièrement à sa deuxième grossesse.
«Je l’utilisais quand j’en avais besoin. Cela m’aidait à éviter de vomir le matin et me donnait de l’appétit», a-t-elle ajouté.
Le cannabis l’aidait également pour ses douleurs pelviennes qui l’empêchaient de marcher.
«Ce n’est pas comme si tu fumais pour le plaisir. Tu veux juste aller mieux, tu ne veux pas être dépressive», a-t-elle précisé.
Des risques à prendre au sérieux
«Ce n’est pas parce que le cannabis est maintenant légalisé que ce n’est pas risqué d’en consommer pendant la grossesse», mentionne le Dr Darine El-Chaar, un spécialiste en médecine fœtale à l’Hôpital d’Ottawa.
Cela peut augmenter le risque d’accouchement précoce, de faible poids à la naissance, d’autisme et trouble de déficit de l’attention et d’hyperactivité.
Les patients qui consomment régulièrement du cannabis ont plus de risques d’avoir des nausées matinales, selon Dr El-Chaar.
Elle souhaite rappeler que les effets négatifs ne sont pas certains, mais c’est encore mieux s’il n’y a aucune consommation de ces substances.
La Société des Obstétriciens et Génécologues du Canada ont statué que la consommation du cannabis pourrait avoir des risques sur le développement du fœtus lié à la fonction de la mémoire, au comportement hyperactif, à l’anxiété et à la dépression.