Une équipe de chercheurs de l’Université du Texas pourraient être sur la bonne voie pour développer une technologie permettant de lire dans les pensées, en traduisant l’activité cérébrale en mots grâce à l’intelligence artificielle, a rapporté CNN mardi.
«La véritable application potentielle de [la technologie] est d'aider les personnes incapables de communiquer», a précisé Alexander Huth, professeur adjoint de neurosciences et d'informatique à l'Université du Texas à Austin, en entrevue avec le média américain.
Même si le chercheur a indiqué ne pas aimer employer le terme «lire dans les pensées» puisque la technologie n’est pas encore rendue à ce point, il n’est pas fou de penser qu’elle le sera éventuellement.

capture d'écran | CNN
Car à l’heure actuelle, un modèle d’intelligence artificielle (IA) serait en mesure de prédire les mots entendus par un patient, en se basant sur des images de son cerveau prises à l’aide d’une machine d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (fMRI).
Pour se faire, l’IA aurait été entraînée sur plus 20 heures d’imageries cérébrales d’un patient écoutant des clips audio, pour comparer les réactions de son cerveau à chaque mot, ainsi que sur les données du modèle de langage GPT-1, pour comprendre la façon dont les humains formulent des phrases.
Par exemple, sur un cerveau analysé pendant de nombreuses heures, la technologie aurait été en mesure de reconnaître un passage du magicien d’Oz au moment où il était écouté par le patient.

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En parallèle, l’IA aurait échoué à reconnaître le même passage lorsque le journaliste de CNN, Donie O'Sullivan, se serait prêté au jeu.
Pour l’instant, la technologie ne permettrait pas de décoder les moindres détails, mais plutôt l’idée générale, aurait poursuivi Alexander Huth.
Néanmoins, l’équipe a estimé que ce genre de technologie pourrait grandement bénéficier aux patients qui possèdent un cerveau fonctionnel, mais qui ne parviennent pas à communiquer, comme les victimes d’un accident vasculaire cérébral ou ceux souffrant d’un syndrome de l’enfermement.
Dans un papier scientifique sur le même sujet publié le mois passé, l’auteur Jerry Tang aurait soulevé des craintes quant à la vie privée, en mentionnant quelques inquiétudes face à cette technologie qui pourrait être employée de façon «dangereuse» si elle n’est pas suffisamment encadrée.