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Harcèlement contre Marwah Rizqy: un Sorelois déclaré non criminellement responsable

Claude Delaney

Photo tirée de Facebook

Un Sorelois qui avait développé un amour maladif envers la députée Marwah Rizqy et qui l’avait harcelée pendant des mois a finalement été déclaré non responsable criminellement, bien qu’il jure avoir compris «cette fois-ci».

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«Donnez-moi une chance», avait demandé Claude Delaney à un psychiatre, lors d’une récente évaluation à l’Institut Philippe-Pinel.

C’est que l’accusé de 62 ans, présentement détenu en psychiatrie, était convaincu qu’il était un «ex-ami intime» de la députée du Parti libéral du Québec. Il a commencé avec une lettre d’amour, pour ensuite envoyer de nombreux messages à Mme Rizqy, via les services de messagerie sur les réseaux sociaux. Il pouvait utiliser des termes comme «belle princesse», pour ensuite être plus virulent, allant jusqu’aux insultes et aux propos de nature sexuelle.

«J’ai perdu plusieurs nuits de sommeil et l’accusé a volé ma quiétude, a affirmé la députée dans une déclaration lue à la cour. Ça peut sembler banal, mais j’ai cessé de prendre le métro pendant plusieurs semaines alors que j’ai toujours utilisé ce transport en commun sans aucune crainte.»

Craintes sérieuses

Delaney s’était même présenté en personne à un rassemblement politique, en demandant à devenir bénévole. Mme Rizqy était alors enceinte.

«Il a fait des démarches pour connaître son lieu de résidence», a souligné Me Marie-Christine Lajoie de la Couronne, ajoutant que Delaney avait même appelé la police en prétendant que la députée avait été assassinée.

Face à ces propos menaçants, la députée avait dû bénéficier de protection spéciale. Dans sa déclaration, elle a d’ailleurs mentionné que les agissements de Delaney avaient coûté de nombreux frais à l’État, entre autres en raison de la mobilisation de policiers dans cette affaire.

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«Je ne pourrais jamais me pardonner si un de mes employés était une victime collatérale», a ajouté la députée en disant qu’elle avait même pensé à quitter la politique en raison des agissements de Delaney.

Arrêté une première fois, il avait toutefois été libéré sous conditions. Et il avait à nouveau récidivé, cette fois en ciblant le bébé de la députée. À nouveau arrêté, il a cette fois été maintenu en détention.

«C’est troublant pour les personnalités publiques qui travaillent à visage découvert, avec des horaires de travail connus», a commenté le juge Martin Chalifour.

Trouble délirant

Or, même s’il a été envoyé à l’Institut Philippe-Pinel, il n’a pas pu commencer de thérapie. En fait, il n’a même pas encore de médication, vu qu’il ne tient plus de propos délirants pour le moment.

«Il jure qu’il a compris», a témoigné ce vendredi le Dr Benoit Da Silva.

La conclusion du médecin voulant qu’au moment des crimes, Delaney souffrait d’un trouble délirant le rendant incapable de distinguer le bien du mal, ce dernier a ainsi été déclaré non criminellement responsable.

«Il n’est pas fier et entend faire le nécessaire pour comprendre, a fait savoir son avocate Me Mileva Camiré. Il comprend que Mme Rizqy a des craintes.»

Delaney sera transféré dans un hôpital de Sorel, où il restera détenu jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de risque ni pour la société ni pour Mme Rizqy.

Le juge a refusé de lui accorder des modalités de sorties, tel que le demandait Delaney.

«J’espère juste retrouver ma liberté et mener une vie normale, la plaignante n’a absolument rien à craindre», a conclu Delaney.

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