Plus de la moitié des Canadiens (52%) sont d’avis qu’une enquête publique indépendante est la voie à suivre pour faire la lumière sur l’ingérence étrangère, malgré la recommandation contraire formulée par le rapporteur spécial David Johnston, mardi.
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Selon un sondage de la fondation Angus Reid dévoilé mardi, 32% des Canadiens jugent plutôt qu’une enquête publique n’aurait pas été nécessaire, tandis que 16% des personnes sondées sont incertaines.
Les avis se déclinent fortement en fonction des allégeances politiques: à 57%, les électeurs ayant voté libéral par le passé, par exemple, sont les plus nombreux à adopter la position de Justin Trudeau, en phase avec celle de David Johnston, qui est défavorable au déclenchement d’une enquête publique. Les électeurs plutôt conservateurs, quant à eux, appuient l’enquête publique à 81%.
Peu importe les résultats obtenus par Angus Reid, il semble que le gouvernement et David Johnston n’aient pas l’intention de changer d’idée.
Dans une lettre ouverte dans le Globe & Mail vendredi, David Johnston a répondu à ses critiques en rappelant que des «audiences publiques» vont tout de même avoir lieu lors des prochains mois.
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«Dans le cadre de ce processus public, je m'efforcerai de définir des actions visant à combler les lacunes en matière de gouvernance et d'organisation dans l'infrastructure de sécurité nationale du Canada et je ne ménagerai pas mes efforts», a-t-il écrit.
Rappelons aussi que deux entités – l’une composée d’experts en sécurité et l’autre de parlementaires – auront accès aux preuves contenues dans le rapport déposé cette semaine.
Le rapporteur spécial a d’ailleurs accepté de témoigner en comité parlementaire au début du mois de juin.
Le Parti conservateur, le Bloc Québécois et le NPD sont toujours d’avis qu’une enquête publique est souhaitable pour rétablir la confiance du public dans le processus électoral.
À ce sujet, le sondage effectué entre mardi et jeudi auprès de 1466 Canadiens rapporte des chiffres passablement inquiétants pour la confiance envers les institutions canadiennes.
Par exemple, 63% des Canadiens et 37% des libéraux ne sont pas certains que le gouvernement fédéral soit en mesure de combattre l’ingérence étrangère dans de futures élections.