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ChatGPT et droit québécois: il faut «faire très attention»

Le logiciel d’intelligence artificielle ChatGPT ne serait pas bien alimenté en ce qui a trait au droit québécois et son utilisation pour obtenir des conseils juridiques nécessiterait une grande prudence.

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C’est ce qu’affirme le directeur de l’école du Barreau du Québec, Me Guy-François Lamy, en entrevue à TVA Nouvelles.

Cette institution a récemment fait passer l’examen du Barreau à cette intelligence artificielle qui a obtenu la piètre note de 12%.

Cet exercice, instigué par le quotidien La Presse, était nécessaire selon M. Lamy.

«On sait que dans certains états américains, il a passé le test ainsi qu’en France où il avait quand même bien performé, dit-il. C’était important qu’on le fasse ici aussi pour voir ce qui en était avec le droit québécois avec nos types d’évaluations à nous à l’école du Barreau.»

Le directeur s’est dit surpris des résultats qui démontrent selon lui les limites du logiciel.

«Répondre à une question juridique, ce n’est pas juste avoir des connaissances juridiques, explique-t-il. C’est de prendre ces connaissances juridiques là et de les appliquer à une situation particulière pour y trouver une réponse. Établir un diagnostic.»

«Ça, les niveaux de complexité des situations qui sont présentées à ChatGPT ne lui permettaient pas visiblement de répondre adéquatement aux questions qu’on lui posait», continue-t-il.

C’est donc pourquoi il demande au public de faire preuve de prudence dans l’utilisation de l’intelligence artificielle en ce qui a trait au droit.

Des alternatives sont également disponibles.

«Il existe des cliniques juridiques, on en a une à l’école du Barreau avec nos étudiants qui va reprendre à partir de l’automne prochain, les universités en ont aussi, soutient-il. Il y a les centres de justice de proximité, il y a d’autres ressources aussi avec ÉducaLoi qui est un organisme qui offre de la formation juridique qui est validée et qui est vérifiée.»

«Ma réponse aux citoyens c’est de faire très attention puis de vérifier quelles sont les autres ressources pour avoir des conseils juridiques gratuits si c’est ça qu’on cherche», ajoute-t-il.

Le directeur de l’école du Barreau n’exclut cependant pas qu’un jour, l’IA puisse être un outil utile dans ce domaine.

«Si l’intelligence artificielle continue de se développer, ça peut être un outil super intéressant, mentionne M. Lamy. On continue de suivre ça. Par contre, ce qui va toujours être important pour nous, c’est que ça respecte nos principes de protection du public»

Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus

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