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Cycliste happé mortellement: un chauffard «impatient» aurait dépassé de façon «agressive» des voitures

Mohammad Ali Mahmoodi

Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

Un chauffard «impatient»subit son procès pour avoir tué un cycliste, qui traversait un passage à piétons, en dépassant de façon «agressive» les voitures immobilisées devant lui.

«Il a fait un dépassement, comme sur un coup de tête, pour tenter de sauver du temps. Je crois que c’était un mouvement d’impatience», a décrit Simon Bouchard.

L’homme témoignait au procès de Mohammad Ali Mahmoodi, 63 ans, qui fait face à des accusations de conduite dangereuse et négligence criminelle causant la mort. Le 23 juillet 2020, l’accusé circulait à bord de sa Mercedes E400 sur le boulevard Jacques-Cartier Ouest à Longueuil, lorsqu’il a happé mortellement René Tremblay, sur son vélo. 

Le cycliste de 52 ans venait de se faire céder le passage par des automobilistes à une traverse piéton. 

Plein gaz

Mais si les véhicules devant lui s’étaient tous immobilisés, Mohammad Ali Mahmoodi se serait frayé un chemin entre les deux voies. 

Photo Agence QMI, Erik Peters

«Il a accéléré vraiment beaucoup, le cul [du véhicule] était écrasé, il a roulé plein gaz vers la piste cyclable», s’est souvenu le témoin. 

Selon lui, la Mercedes était en «accélération complète» lorsqu’il a percuté le cycliste. Il a estimé sa vitesse à «70 km/h». 

«Dans les airs, j’ai vu de la poussière, des morceaux de plastique, une roue, le vélo, le cycliste qui faisait des pirouettes», a-t-il ajouté. À son souvenir, la victime a été projetée très haut dans les airs, l’équivalent d’un balcon situé au deuxième étage, a-t-il imagé. 

Un autre automobiliste, Jean-François Beauchemin, était le premier véhicule à s’être immobilisé devant le passage piéton. 

«J’ai eu un contact visuel [avec le cycliste], je lui ai fait signe avec une main qu’il pouvait traverser», a-t-il expliqué. 

Au même moment, son attention a été attirée derrière lui. 

Entre les deux voies

«J’ai entendu un moteur révolutionner, comme lorsqu’on accélère, a-t-il dit. J’ai regardé dans mon rétroviseur et j’ai vu une auto qui coupait entre les deux voies, qui s’en venait.»

René Tremblay

Courtoisie

Le conducteur de la Mercedes se serait immobilisé après l’impact. 

«Il est allé s’assoir sur la chaine de trottoir, je lui ai dit des bêtises, je l’ai traité d’épais. Lui il se tenait la tête, il avait l’air sous le choc», a raconté le témoin.

Le conducteur a été arrêté puis accusé neuf mois après le drame. Durant le procès, la procureure de la Couronne Me Marie-Soleil Leclerc tentera de démontrer qu’il a effectué une manœuvre dangereuse, en effectuant un dépassement illégal. 

L’avocat de la défense, Me Mario Lavigne, a pour sa part indiqué au juge Dominique Dudemaine que son client n’a pas eu une conduite qui était «au-delà de ce qui est acceptable dans la société», précisant qu’il n’avait pas fait un dépassement, mais plutôt un «contournement». 

Le procès se poursuit cette semaine au palais de justice de Longueuil.

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