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Est-il possible de prendre sa retraite à 60 ans et vivre au soleil quatre mois par année?

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Illustration Adobe Stock

L’objectif de Johanne, 57 ans, et André, 61 ans? Prendre leur retraite dans deux ans et vivre au soleil quatre mois par année tant que leur santé le leur permettra.  

À eux deux, ils ont trois enfants d’unions précédentes, qui sont dans la vingtaine et ont quitté le nid familial. Le couple aimerait maintenant prendre une retraite paisible, profiter de la vie et passer les hivers au Mexique. Ils souhaitent aussi mettre leurs finances en ordre et voir à leur planification successorale, ce qui peut constituer un défi dans une famille recomposée. 

Johanne détient un CELI et des REER, et elle pourra compter sur une pension de son employeur de 40 000 $ par an, indexée. Elle est également copropriétaire avec son conjoint d’une maison d’une valeur de 700 000 $ pour laquelle sa part d’hypothèque est de 62 000 $. 

André a un CELI et des REER, ainsi qu’un compte retraite immobilisé (CRI) d’un ancien employeur. En plus de sa part de la maison familiale et de l’hypothèque liée à celle-ci, il possède un duplex d’une valeur de 950 000 $ pour lequel il doit encore une hypothèque de 216 000 $.

En matière de revenus, ils visent 80 000 $ net par an jusqu’aux 75 ans de Johanne et 65 000 $ par la suite. Auront-ils les moyens de mener à bien leur projet ? Voici ce que leur conseiller en sécurité financière, Jean-François Rémillard, de Gestion de patrimoine Séquito, leur a proposé.

Maximiser et faire du ménage

Dans un premier temps, le conseiller leur a recommandé d’utiliser une partie de leurs liquidités (12 000 $ pour Johanne et 31 000 $ pour André), pour cotiser à leurs REER ou maximiser leur CELI. 

« Même si cela peut donner une impression de sécurité, il n’est pas nécessaire de conserver autant d’argent sur un compte. Actuellement, les obligations d’épargne du Québec, rachetables en tout temps, offrent un rendement de 4 %. C’est le moment d’en profiter », dit Jean-François Rémillard.

Avant de prendre leur retraite, une bonne idée serait aussi de cotiser chaque année 5000 $ (le maximum) dans un fonds de travailleurs pour maximiser le retour fiscal, et de placer l’excédent dans leurs REER. 

Jean-François Rémillard leur a aussi suggéré de faire du ménage dans leurs placements, car ils ont trop de conseillers. Ils auraient avantage à les regrouper auprès d’un seul, qui serait en quelque sorte le chef d’orchestre de leur planification de retraite. 

« En multipliant les conseillers, on peut finir par être déboussolé par la multitude de recommandations », souligne-t-il.

Vendre le duplex

André a conservé son duplex pour ses enfants, mais ceux-ci ont terminé leurs études et n’y habitent pas. Les revenus locatifs bruts issus de cet immeuble s’élèvent à 48 000 $, et 24 000 $ après dépenses et impôts. « Une vente serait sans doute préférable pour André, surtout s’il souhaite se décharger de l’entretien parce qu’il veut vivre au Mexique plusieurs mois par année », remarque le conseiller.

Une fois la vente conclue, il devrait pouvoir empocher 585 000 $ net après impôt et autres frais. En plaçant cette somme à un taux d’intérêt de 4 %, il pourrait en tirer un revenu de 23 400 $, soit presque la même chose qu’en conservant le duplex, mais les soucis en moins !

L’argent issu de la vente devrait servir à maximiser son CELI, puis à rembourser l’hypothèque de la maison familiale et à investir dans un compte non enregistré de placement. « Les fonds de type catégorie de société sont fiscalement avantageux et peuvent être décaissés au fil du temps », indique Jean-François Rémillard. 

Simulation de retraite

Le conseiller a simulé la retraite avec des rendements moyens de 5 % sur les placements et de 4 % pour les CELI. Le RRQ et la Pension de la sécurité de la vieillesse ont été demandés par le couple à leurs 65 ans, et le taux d’inflation indexé à 2,25 %. 

«En maintenant le rythme de vie à 80 000 $ net jusqu’aux 75 ans de Johanne, il leur restera à eux deux 200 000 $ en placements enregistrés, 400 000 $ en CELI et 400 000 $ en non enregistré. 

«En considérant que leur revenu sera de 65 000 $ à partir de là et que Johanne vivra jusqu’à 90 ans et André 94 ans, ils auraient encore à leur disposition 100 000 $ en enregistré et plus de 800 000 $ en CELI», indique Jean-François Rémillard. 

Leur situation financière

JOHANNE

Actifs

  • Liquidités : 12 000 $
  • CELI : 28 000 $
  • REER : 62 000$
  • Maison familiale : 350 000 $
  • Total : 452 000$

Passif

  • Hypothèque maison familiale : 62 000 $

ANDRÉ

Actifs

  • Liquidités : 31 000 $
  • CELI : 24 000 $
  • REER : 333 000 $
  • Maison familiale + duplex : 1 300 000 $

Passif

  • Hypothèque maison familiale : 62 000 $
  • Hypothèque condo : 216 000 $

➞ Avoir net : 390 000 $ Avoir net : 1 410 000 $

Conseils

Pour éviter les conflits au moment du décès, ils pourraient souscrire à une assurance-vie au profit de leurs enfants respectifs. À la mort d’André ou de Johanne, le conjoint survivant recevrait le legs entier de la maison, et les enfants, la prime d’assurance-vie pour compenser.

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