Pourchassée par des employés, des clients et des fournisseurs pour des dizaines de milliers de dollars impayés, la sommelière Catherine Levasseur donne même du fil à retordre aux tribunaux, qui sont incapables de la joindre.
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Dans deux dossiers, des représentants de la justice ont été dans l’impossibilité de signifier à la sommelière de 50 ans qu’elle était visée par des poursuites.
Le contractant peintre Jean-François Bergevin réclame plus de 12 000$ à Catherine Levasseur, qui l’avait engagé au printemps 2022 pour repeindre le Saperlipopette, un restaurant qu’elle s’apprêtait alors à ouvrir dans le Vieux-Longueuil. Il n’a jamais été payé pour le travail accompli.
«Je suis allé chercher un chèque, le chèque a rebondi. Elle m’a dit qu’elle était à l’hôpital. Et il n’y a jamais eu de réponse par après», résume-t-il.
Face à la situation, le contractant s’est adressé aux tribunaux en octobre dernier. Mais l’huissier n’a pas encore été en mesure de joindre Catherine Levasseur en personne, souligne M. Bergevin.
«Les adresses ne sont pas les bonnes, elle n’est pas là!» déplore le peintre, qui est ainsi incapable de signifier sa poursuite à Catherine Levasseur.
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500 huîtres impayées
Même son de cloche du côté de la compagnie Huîtres en mouvement, qui a fourni quelque 500 huîtres à Catherine Levasseur pour des soirées spéciales organisées à la Buvette bar à vin futé, dans le Vieux-Longueuil, au printemps 2021.
«Elle n’a jamais payé. On a fourni les huîtres, les mignonnettes, les citrons, le service, on a fourni les employés, on a ouvert les huîtres!», peste le propriétaire, Christopher Recine, qui lui réclame plus de 1700$ aux petites créances.

Kathryne Lamontagne
Christopher Recine, de Huîtres en mouvement
Mais la poursuite n’a toujours pas pu être notifiée à Catherine Levasseur, qui a fermé son restaurant et qui a changé d’adresse, déplore M. Recine.
«Elle se cache où?»
Le président de Tök communication, Eric Santerre, poursuit aussi la sommelière et a retenu les services d’une agence de recouvrement pour tenter de retrouver les quelques 1000$ que Catherine Levasseur lui devrait pour avoir assuré ses relations publiques, à l’été 2020. Mais la restauratrice est introuvable.
«L’adresse au dossier n’est jamais la bonne. C’est son conjoint, ou sa mère... c’est comme toutes des adresses pas rapport, donc ils sont comme incapables de lui signifier la situation. Elle est où, cette femme-là? Elle se cache où?» demande-t-il.

Photo Laëtitia Clouzot
Notre Bureau d’enquête révélait lundi matin que Catherine Levasseur – qui utilise aussi les noms Gagné, Levasseur Gagné ou L. Gagné – a ouvert et fermé au moins trois restaurants depuis le début de la pandémie, laissant chaque fois des factures et des salaires impayés. Plus d’une vingtaine d’employés, de fournisseurs et de clients lui réclament aujourd’hui des milliers de dollars.
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Hospitalisation, décès dans son entourage, ruptures amoureuses: la femme de 50 ans multipliait les excuses pour éviter de régler ses dettes, avant de cesser de donner signe de vie à ses créanciers.
La sommelière – qui a fait les manchettes en 2013 pour avoir organisé de fausses dégustations de vin un peu partout au Québec – est d’ailleurs visée par une dizaine de poursuites au civil.
Avec Ian Gemme et Marie-Christine Trottier
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