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Une souche d'arbre dans un sentier coûtera plus de 3,3 M$ à un club de motoneigistes

Joël Lemay / Agence QMI

Un club de motoneige de l’Abitibi-Témiscamingue devra verser plus de 3,3 M$ à un motoneigiste ontarien vivant avec de lourdes séquelles d’un accident, lui qui avait heurté une souche d’arbre en bordure de l’un des sentiers du club.

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En janvier 2017, James Stover Clendenning circulait vers Amos sur une section nouvellement aménagée du populaire sentier Trans-Québec 93, en Abitibi-Témiscamingue, quand il a heurté une souche d’arbre recouverte de neige.

Cela lui a fait perdre la maîtrise de sa motoneige et rater un virage avant qu’il heurte violemment plusieurs arbres de l’autre côté de ce sentier, entretenu par le Club de motoneigistes MRC Rouyn-Noranda.

Son ami l’a vu se lever d’un coup de son siège, «comme s’il était en train de se faire éjecter», décrit-on dans le jugement. Il s’est tout de suite précipité vers M. Clendenning, qui était inconscient. Il a alors tenté d’appeler le 911, mais il a dû remonter la colline parce qu’il n’avait pas de réseau cellulaire.

Chirurgies et séquelles

Un médecin qui passait sur le sentier au même moment a porté assistance à la victime. L’Ontarien a, plus tard en après-midi, été transporté en centre hospitalier. Il a été hospitalisé durant environ trois mois avant d’avoir finalement son congé.

James Stover Clendenning a subi de nombreuses interventions chirurgicales, notamment à la hanche et à l’épaule. On lui a posé des plaques sur plusieurs côtes différentes. Il a également dû avoir des intubations et a souffert de convulsions.

Le père de cinq enfants et propriétaire d’une grande ferme en Ontario n’est aujourd’hui plus le même, lui qui vit avec de nombreuses séquelles de l’accident.

Plus le même

Selon le témoignage de sa fille au procès, «il semble toujours fatigué et doit faire des siestes. Il ne peut avoir une longue conversation et raconte souvent la même histoire le même jour aux mêmes personnes.»

Il n’est également plus en mesure de s’occuper de sa ferme en Ontario, qui appartient à sa famille depuis plus de 100 ans, sur quatre générations.

«Je suis plus un parent aîné qu’un mari», a dit à maintes reprises l’homme de 59 ans lors du procès.

De son côté, le club avait plutôt fait valoir que la souche n’était pas réellement sur le sentier et que M. Clendenning avait accepté les risques inhérents à la pratique de la motoneige. Le juge Patrick Buchholz, de la Cour supérieure du Québec, ne s’est toutefois pas rangé derrière cette version.

«Le club a fait preuve de négligence en laissant la souche d’arbre en place», écrit le magistrat dans son jugement rendu au début du mois.

La souche en question mesurait 37 cm de haut et 11 cm de large, «ce qui est certainement assez haut et assez épais pour provoquer un choc violent si elle était heurtée par une motoneige roulant à une vitesse d’environ 30 à 40 km/h», lit-on.

Le club de motoneige a été condamné à payer près de 3,3 M$ à James Stover Clendenning en dommages moraux et en pertes de revenus ainsi que plus de 300 000$ à sa femme et 30 000$ à chacun de leurs cinq enfants.

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