Une quarantaine d’enseignants de la Fédération des syndicats de l’Enseignement sont en mobilisation près de l’Assemblée nationale dans le but d’alerter les députés sur les difficultés que vivent les enseignants dans les classes présentement.
• À lire aussi: L’Institut national d’excellence en éducation: une réflexion collective est nécessaire
• À lire aussi: Plus de 30 000 enseignants non légalement qualifiés dans nos écoles
• À lire aussi: Résorber une pénurie par la formation: est-ce la bonne solution?
Plus de 10 500 enseignants ont répondu à un sondage créé par la Fédération pour en apprendre davantage sur la composition des classes au Québec.
C’est un portrait sombre s’est dessiné après la compilation des résultats, selon Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Une mise en scène a donc été conçue non loin de l’Assemblée nationale à Québec pour sensibiliser les députés sur la composition d’une classe typique. Sur les 24 pupitres installés, 11 d’entre eux sont occupés par des élèves en difficulté.
«Près de 48% de nos élèves ont besoin d’une intervention de l’enseignant dans une classe régulière», dit-elle. «Il faut parler de composition de la classe au Québec quand on parle de l’amélioration de la qualité de l’enseignement.»
Mme Scalabrini explique que 37% du temps n’est pas consacré à enseigner, mais plutôt à intervenir auprès des élèves en difficulté.
«Les enseignants qui ont fait un baccalauréat de 4 ans, c’était parce qu’ils avaient la passion de l’enseignement», lâche Mme Scalabrini. «Maintenant, c’est toute autre tâche connexe sauf l’enseignement.»
Pénurie de main-d’œuvre
Pour pallier le manque d’enseignants, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a offert un chèque de 12 000$ aux quelque 7000 enseignants admissibles à la retraite pour qu’ils acceptent de rester en poste à temps plein durant la prochaine année scolaire.
«Il va falloir arrêter de traiter le dossier à la pièce», pense Mme Scalabrini. «Il va falloir que tous les partenaires s’assoient ensemble et qu’on trouve des solutions.»
La mobilisation se poursuivra au cours de l’avant-midi pour l’arrivée des députés à l’Assemblée nationale. L’association espère que leur mise en scène choquera suffisamment de politiciens et qu’ils pourront entamer une discussion sur la composition des classes au Québec.