Les événements disgracieux impliquant des entraineurs sur les terrains de soccer se multiplient dans la grande région de Montréal, alors que la saison ne fait que commencer.
Ce que la Fédération de soccer provinciale souhaitait à tout prix éviter semble se répéter; des arbitres ont été pris à partie, de nouveau, par des entraineurs dans les derniers jours.
Samedi, des vidéos obtenues par TVA Nouvelles montrent un entraineur d’une équipe de joueuses âgées de 16 ans bousculer avec sa poitrine un arbitre de touche, à la suite de l’appel d’un hors-jeu. Giarcarlo Picone, entraineur du club de soccer de Lakeshore, aurait également crié des propos racistes envers cet arbitre, au parc Laurier, à Longueuil.
Il a fallu l’intervention de l’évaluatrice de l’arbitre pour sortir l’entraineur fautif, hors de lui. On peut voir sur d’autres images, l’entraineur, à la sortie du terrain, botter un drapeau de coin.
Selon les témoins sur place, l’homme aurait tenté de revenir sur la surface de jeu à la fin de la rencontre pour demander des explications, ce qui est formellement interdit par les Lois du jeu à la suite d’une expulsion.
Le club de soccer a d’ailleurs congédié le coach en moins de 24 heures. «C’est certain que c’est un gros début de saison. En termes de violence, je pense que c’est d’un changement de culture qu’on a besoin sur nos terrains de soccer», explique le coordonnateur à l’arbitrage de l’ARS Rive-Sud, Thomas Harnois.
D’autres cas ont été rapportés à Saint-Hubert la semaine dernière, où une équipe de la Ligue 1 Québec aurait encerclé des arbitres après un match pour les intimider, les bousculer et d’autres propos racistes auraient été proférés à leur endroit. Certains auraient même lancé de l’alcool sur un des officiels.
À Joliette, samedi, dans la Ligue 1 Québec, un membre de l’équipe Lanaudière aurait pénétré dans le vestiaire des arbitres, sans avoir prévenu personne. Il aurait menacé les arbitres de «mettre fin à leurs carrières».
Soccer Québec n’a pas donné suite à nos questions.
L’année dernière, la fédération sportive avait créé un comité sécurité sur les arbitres après qu’un spectateur ait donné un coup de poing à un arbitre mineur durant un match à Dollard-des-Ormeaux. Le comité, dont fait partie l’ancien capitaine du CF Montréal, Patrice Bernier, ne s’est rencontré qu’une seule fois selon nos informations.
Rien pour aider au recrutement
Ces situations violentes ne donnent pas envie d’arbitrer, raconte-t-il. «C’est certain que pour le taux de rétention en ce moment, on a plusieurs arbitres qui voient ça et qui se demandent : est-ce que ça vaut la peine de continuer ou pas?», ajoute-t-il.