Alors que Québec prévoit diminuer les sommes consacrées à l’entretien préventif des écoles pour la prochaine année, les dirigeants du réseau scolaire estiment qu’il faut plutôt y investir 20 fois plus d’argent afin de réduire le coût des travaux de rénovation à effectuer par la suite.
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Depuis son arrivée au pouvoir, la Coalition avenir Québec a considérablement augmenté les sommes consacrées à la rénovation d’écoles. Pour la prochaine année, 500M$ supplémentaires y seront investis, pour un total de près de 1,9G$ octroyé dans le budget d’investissement du réseau scolaire.
Le réseau scolaire reçoit par ailleurs des sommes allouées à son budget de fonctionnement pour des travaux mineurs d’entretien préventif. Il peut s’agir de calfeutrage de fenêtres ou de réparation de mortier dans un mur de briques, par exemple, afin d’éviter d’éventuelles infiltrations d’eau.
Or après avoir reçu 92M$ pour l’entretien préventif des bâtiments en 2022-2023, Québec prévoit octroyer 77,3M$ pour la prochaine année scolaire, alors que 61% des bâtiments scolaires sont considérés comme étant en mauvais état, selon les indicateurs du Ministère. Sur un horizon de cinq ans, les sommes seront toutefois bonifiées.
De 77 millions à 1,5 milliard
Les dirigeants du réseau scolaire déplorent néanmoins cette baisse à court terme et pressent Québec d’en faire beaucoup plus: d’ici quelques années, c’est plutôt 1,5G$ qui devrait être investi en entretien préventif, soit 2% de la valeur de remplacement du parc immobilier selon les bonnes pratiques en la matière, peut-on lire dans un mémoire sur le projet de règles budgétaires 2023-2024 rédigé par les représentants des centres de services scolaires et de leurs directeurs généraux et cadres, déposé récemment au ministère de l’Éducation.
Les sommes consacrées à l’entretien sont «nettement insuffisantes», affirme Dominique Robert, président-directeur général adjoint de la Fédération des centres de services scolaires du Québec.
«Ce qui est demandé est décrié depuis déjà quelques années. On souhaite que l’enveloppe soit bonifiée graduellement, sachant qu’on ne passera pas de 77 millions à 1,5 milliard en une seule année», dit-il, tout en saluant la bonification des sommes consacrées à la rénovation d’écoles,
«Les deux enveloppes (pour l’entretien préventif et les rénovations) sont toutes aussi importantes» pour maintenir les bâtiments scolaires en bon état, précise-t-il.
Au cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, on indique que «jamais un gouvernement n’en a fait autant» en matière d’investissement dans la rénovation d’écoles.
«Nous sommes conscients que nous devons continuer d'investir en maintien et nous le ferons», a indiqué son attachée de presse, Florence Plourde.
L’âge moyen des écoles québécoises est de 56 ans.