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Interdiction des saveurs : «le marché illégal va prendre de l’essor»

Québec s’apprête à interdire les saveurs et les arômes autres que celles du tabac pour les produits de vapotage, mais l’industrie estime que cette loi créera une crise de santé publique. 

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Hausse des fumeurs

Ceux qui consomment des produits de vapotage se tourneront vers la cigarette, chose qui ne réglera pas le problème, estime Daniel Marien, directeur de l’association des représentants de l’industrie du vapotage. 

PHOTO COURTOISIE

«Le marché illégal va prendre de l’essor et va mettre des produits qui sont non contrôlés et de moins bonne qualité sur le marché rapidement pour répondre à la demande», explique-t-il. «Il y a aussi les fumeurs qui n’ont pas touché à la cigarette depuis des années qui vapotent une saveur aux fruits qui seront forcés de retourner à une saveur de tabac, ce qui peut les renvoyer vers le tabagisme.» 

Pour sa part, Flory Doucas, porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabagisme, estime que si les produits de vapotage aident réellement les gens à cesser de fumer, ils s’en tiendront au vapotage et ne seront pas tentés de retourner vers la cigarette. 

«Les produits au tabac ou sans saveur vont rester sur le marché», rassure Mme Doucas. «Si l’industrie a tellement confiance en l’efficacité de leur produit contre le tabagisme, ils n’ont qu’à les faire homologuer auprès de Santé Canada.» 

Les jeunes de plus en plus ciblés?

Lorsque les vapoteuses ont émergé, elles étaient plutôt considérées comme une option de rechange pour les fumeurs. Toutefois, l’industrie semble viser de plus en plus les jeunes. 

Selon statistique Canada, plus de 13% des 13 à 24 ans vapotaient en 2021.

«Une des raisons prépondérantes pour l’initiation aux produits de vapotage chez nos jeunes, des gens qui n’en tirent aucun bénéfice, ce sont les saveurs», explique Mme Doucas. «Les saveurs de fruit et de menthe correspondent à plus de 74% de ce que les jeunes du secondaire utilisent.» 

Catherine Bouchard

86% des non-fumeurs qui adoptent la vapoteuse sont âgés de 12 à 24 ans.

«Il faut protéger les jeunes, c’est un fait qui est indéniable, mais on ne tente pas d’attirer les jeunes avec les saveurs de fruits», soutient M. Marien. «Un produit de vapotage, c’est un produit qui est 18 ans et plus.» 

L’industrie prétend que les adolescents qui vapotent accèdent à ces produits par l'intermédiaire d'amis, de parents, de boutiques de vapotage et de ventes en ligne, et non de magasins de détail. 

«La seule personne pénalisée si on bannit toutes les saveurs demain matin, c’est le vapoteur adulte», estime M. Marien. «Le jeune qui vapote va encore l’acheter sur le site internet de l’Ontario, il va encore l’acheter sur le marché illégal ou il va l’acheter de ses parents qui vont l’acheter à saveur en Ontario.» 

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