La gouvernance de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) est «sclérosée», a affirmé la ministre Isabelle Charest, qui croit que la ligue a «tout intérêt» à mettre en place un conseil d’administration indépendant et plus diversifié, même si le gouvernement ne peut rien faire pour lui forcer la main.
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«Je pense qu’il y a définitivement un changement à faire, parce que la gouvernance était sclérosée [dans la LHJMQ], parce que c’était vraiment très uniforme comme membres qui en faisaient partie», a déclaré mercredi matin la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest.
Elle répondait alors à des questions sur le rapport de la Commission de la culture et de l’éducation sur les initiations violentes dans les sports, qui a recommandé que le conseil d’administration de la LHJMQ soit complètement indépendant, et composé d'un plus grand nombre de femmes et de personnes issues de la diversité culturelle.
«Plus on avance vers une saine gouvernance, plus on a une diversité dans nos conseils d’administration, des gens qui viennent de différents horizons», a dit la ministre, qui est d’avis que cela permettrait à la LHJMQ d’être plus «représentatif de ce que les gens veulent», et par conséquent, de mieux vendre son produit.
En ce moment, le conseil d'administration de la LHJMQ est composé des propriétaires des 18 équipes du circuit.
Mais quand on lui a demandé comment le gouvernement peut imposer à la ligue de modifier sa structure de gouvernance, la ministre Charest a admis que Québec ne peut pas faire grand-chose, puisque la LHJMQ est une entreprise privée. «L’imposer... je n’ai pas de moyens pour l’imposer, ça appartient à la LHJMQ», a-t-elle dit.
«Ça demeure une entreprise privée, et ils feront ce qu’ils veulent, mais moi je pense qu’ils ont tout intérêt à aller vers ça», a-t-elle ajouté.
Puis, quand on lui a demandé si elle était ouverte à mettre de la pression sur la ligue en laissant planer la menace d’en convoquer les représentants en commission parlementaire si jamais les recommandations ne sont pas mises en place, Mme Charest a répondu qu’il faut d’abord «les laisser travailler avant de commencer à leur faire peur et leur dire: “On vous attend de pied ferme.”»
Mme Charest a néanmoins indiqué qu’elle a rencontré le nouveau commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini, et qu’il est «ouvert à un changement de culture».
Le rapport de la commission sur la violence recommande également que l’Officier indépendant aux plaintes, dont le rôle est de recevoir les plaintes d’abus et de violence, soit «officialisé dans un poste et incarné dans une personne».
À ce propos, la ministre Charest a souligné que cette proposition fait partie des éléments qu’elle analyse à l’heure actuelle.