/news/law

Le fondateur de la maison de thérapie Villa Ignatia coupable cinq fois d’agression sexuelle

Ildebert Huard

Photo d'archives

Ildebert Huard

À l’âge de 94 ans, le fondateur de la Villa Ignatia, Ildebert Huard, a été déclaré coupable de cinq chefs d’agression sexuelle, au palais de justice de Québec, mercredi.

Plusieurs femmes qui ont fréquenté son établissement de Lac-Saint-Charles lui reprochaient des attouchements, des rapprochements ou des commentaires déplacés à connotation sexuelle, et ce, alors même qu’elles étaient dans un état de vulnérabilité.

Au total, Ildebert Huard était l’objet de huit accusations d’agression sexuelle pour des faits remontants à 2017 et à 2019, souvent alors qu’elles étaient seules avec lui dans son bureau de la maison de thérapie, qui vient en aide aux personnes souffrant de dépendances.

  • Écoutez le segment judiciaire avec Nicole Gibeault diffusé chaque jour en direct 11 h 10 via QUB radio :

Considérant son témoignage peu crédible, le juge Mario Tremblay a déclaré coupable le vieillard sur cinq des chefs et l’a acquitté sur deux autres.

Ildebert Huard, qu'on voit ici de dos, avant le prononcé du jugement mercredi au palais de justice de Quuébec.

Dominique Lelievre

Ildebert Huard, qu'on voit ici de dos, avant le prononcé du jugement mercredi au palais de justice de Quuébec.

Vidéo évocatrice

Finalement, il a décrété un arrêt des procédures sur l’accusation restante, venant d’une plaignante qui a reconnu avoir tenté de monnayer son silence auprès de l’accusé.

Le juge Tremblay a expliqué sa décision par le fait qu’il voulait «préserver l’intégrité de la justice», puisque la femme avait menti à ce sujet, sous serment.

Cependant, une vidéo venant de son téléphone portable où on voyait l’homme poser sa main «très haut» sur sa cuisse a néanmoins été considérée par le tribunal puisqu’il s’agit d’une «illustration probante» du comportement reproché à Huard, a expliqué le magistrat.

Ce dernier a expliqué que l’ancien médecin lui a paru «vindicatif» lors de son témoignage et «peu respectueux» de certains témoins de la poursuite pour qui il a eu des «termes réducteurs et parfois blessants».

«Cela a teinté aux yeux du tribunal la perception qu’il soit animé de l’intention de dire la vérité», a dit le juge Tremblay tout en saluant «la détermination et le courage» de celles qui l’ont dénoncé.

«Sceller l’amitié»

Pour sa part, Ildebert Huard a reconnu qu’il lui arrivait de toucher ses patientes aux cuisses, aux genoux ou au dos, mais disait que c’était «une manière pour lui de sceller l’amitié» et qu’il n’y avait pas de mauvaise intention, a relaté le juge. Il niait en bloc les allégations contre lui.

La défense a invoqué ses limitations comme sa petite taille ou sa faible vue pour soutenir le caractère accidentel de certains gestes en plus de s’attaquer à la fiabilité des plaignantes.

En 2019, Ildebert Huard continuait de faire des interventions bien qu’il n’était plus médecin et qu’il n’est pas thérapeute.

Vêtu d’une chemise blanche et d’un manteau bleu, il a écouté attentivement la lecture du jugement qui a duré plus de deux heures, affichant à l’occasion un air désapprobateur ou contrarié.

Souffrant d’une perte d’audition, il a eu recours à un système d’amplification de la voix afin de pouvoir suivre l’audience.

Les observations sur la peine auront lieu le 18 septembre dans son dossier.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.