Après le gouvernement fédéral, c’est au tour de la Ville de Montréal d’emboîter le pas et d’offrir des produits menstruels gratuits dans tous ses arrondissements.
La ville en fera l’annonce jeudi. Les produits menstruels seront offerts dans les endroits publics achalandés, comme dans les bibliothèques, les centres communautaires et le Jardin botanique.
«On ne peut pas s'en priver, donc le rendre accessible, pour nous, est important», explique Despina Sourias, conseillère associée de la condition féminine de la Ville de Montréal.
Dimanche dernier à Québec, des citoyennes ont manifesté. Elles jugent qu'aucune Québécoise ne devrait manquer de produits menstruels. Une lettre signée par 210 organisations a aussi été envoyée à la ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron.
«En 2020, il y avait à peu près 34% des Québécoises qui devaient faire un choix entre acheter des produits menstruels ou des produits de première nécessité», explique Claire Murati du regroupement des groupes de femmes dans la Capitale-Nationale. «Ce chiffre-là, on peut s'attendre à ce qu'il ait augmenté avec l'inflation.»
Une femme dépense en moyenne 6,000 dollars pour des produits menstruels, un coût très élevé par les temps qui courent.
«On ne va pas demander à ce que ce soit gratuit dans les magasins ou les épiceries, mais que ce soit au moins accessible et beaucoup moins cher, compte tenu de l'inflation et de la hausse des prix», dit Sylvie St-Amand, présidente de la Fédération des femmes du Québec. «Il y a beaucoup de femmes qui ne sont plus en mesure de se permettre de ces produits-là quand elles en ont absolument besoin.»
Des entreprises aussi embrassent le mouvement et décident d'offrir aux clientes et à leurs employées des produits menstruels. Depuis deux ans, le Café Kujira en offre et ça ne leur coûte que 20 dollars par mois.
«Pour moi, c'est comme une évidence que c'est la moitié de la population, c'est des produits qui sont essentiels pour la moitié de la population», explique un employé du café. «Ça devrait être de base et fournit gratuitement.»
- Avec les informations de Véronique Lauzon