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Aide médicale à mourir : une femme atteinte d'Alzheimer craint de «rester prise dans son corps»

«J’ai pleuré», mentionne une femme atteinte de la maladie d'Alzheimer, lorsqu’elle a appris qu’il faudra attendre jusqu’à deux ans avant de pouvoir faire une demande anticipée d’aide médicale à mourir. C’est l’échéance que s’est donné le gouvernement dans l’adoption de la réforme de l’aide médicale à mourir, une nouvelle difficile à encaisser au lendemain de cette annonce de Québec.

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Sandra DeMontigny a été diagnostiquée de la maladie de l’Alzheimer précoce, il y a quatre ans, à l’âge de 39 ans. Son état se dégrade à petit feu dans les dernières années, mais son corps est toujours très fort, ce qui l’inquiète. «Les gens qu’ils l’ont eu jeune, la différence, c’est que le corps est très fort, autre que la maladie, donc la mort ne vient pas rapidement, explique-t-elle. Ça peut durer des années, [...] je ne veux pas vivre ça.» 

Elle est déjà certaine, l’aide médicale à mourir est l'option la plus envisageable dans son cas. «C’est certain que je vais la demander», ajoute-t-elle, en entrevue au TVA Midi. 

Mais le temps supplémentaire que s’est donné le gouvernement mardi la préoccupe particulièrement. «Je n’avais jamais pas anticipé que ça pouvait être aussi loin que ça», mentionne la porte-parole de l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité. Elle craint qu’il soit trop tard, que son état ne lui permette plus de consentir à recevoir le traitement, avant l’échéance du gouvernement.

«Soit que je vais devoir faire une demande d’aide médicale à mourir lorsque j’ai encore la capacité de consentir, ce qui pourrait me faire perdre 2,3, 4 ou 5 ans de vie, sinon c’est de laisser ça aller. Mais si je laisse ça aller puis que mon état se dégrade assez pour que je ne sois plus capable de faire une demande contemporaine, je vais rester prise dans mon corps», détaille-t-elle.

La femme de 43 ans dit avoir eu des discussions mardi avec la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger. Cette décision accroit le stress des personnes affectées, ce que reconnait la politicienne. Elle lui a rappelé que l’échéance de 24 mois est le maximum que Québec se donne dans ce dossier.

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