La vague de chaleur qui déferle sur la province depuis quelques jours n'a pas freiné le travail des pompiers qui ont dû combattre dans des conditions pénibles l’incendie d'un immeuble à logements jeudi matin, dans l'arrondissement du Plateau Mont-Royal.

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«C’est l’enfer de combattre un feu dans cette chaleur-là. On parle de combattre des éléments dans une chaleur d’environ 1000 °F, vêtu de ce qui semble être une combinaison de skidoo», compare Robert Rousseau, chef de section du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).

Vers 8 h 40, un incendie s’est déclenché sur la terrasse d’un immeuble à logements de l’avenue Laurier, près de la rue Saint-Urbain, sur Le Plateau-Mont-Royal. Cinq personnes ont dû être prises en charge par la Croix-Rouge.

«Au début, les autorités ont été appelées parce que de la fumée se dégageait du toit du bâtiment de trois étages. On a ensuite constaté que l’incendie avait pris naissance sur le balcon à l’arrière», précise le chef de section.

Chaleur extrême

Une 5e alarme a rapidement été déclenchée en raison de la chaleur extrême. Près de 150 pompiers ont été appelés à intervenir dans l’incendie, qui a finalement été maîtrisé vers 11 h 15, ne causant que de minimes dommages à la bâtisse. Une partie du toit et de la terrasse, entre autres, seront à refaire. 

«D’habitude, un incendie de 5e alarme, ça sonne des cloches. On pense tout de suite à des dommages importants. Mais ici, c’était surtout pour avoir des renforts à cause de la chaleur», explique le chef Rousseau.

Même si les pompiers se sont relayés tout l’avant-midi, au moins cinq pompiers ont été évalués par les services d’urgence pour des coups de chaleur. Une problématique assez fréquente lorsque les températures sont élevées, selon un autre pompier.

«Je préfère vraiment combattre un incendie à -30 degrés que dans ces chaleurs-là. Au moins, on peut prendre des douches pour se rafraîchir», indique Martin Thibodeau, présent sur les lieux du brasier, jeudi.

En effet, des douches et des caisses de Gatorade ont été mises en place pour rafraîchir les pompiers. 

Feux de balcons

Même si l’enquête n’a pas encore révélé la cause de l’incendie, le pompier Thibodeau affirme que la «saison» des feux de terrasses a commencé. Cette période de l’année est souvent marquée par des incendies qui naissent dans les pots de fleurs, sur les balcons.

«Il faut être vigilant, c’est sûr. Les gens ont souvent tendance à jeter leur mégot de cigarette dans les pots de fleurs, sans penser que ça peut causer un incendie», mentionne-t-il.

Son collègue, Stéphane Pelletier, hoche la tête en signe d’approbation. Il espère que les amateurs de barbecue et de soupers sur la terrasse se montreront prudents.

«C’est à cause de la mousse de tourbe qui se trouve dans les pots de fleurs. Ça ne paraît pas, mais c’est hautement inflammable. Il n’y a pas assez de sensibilisation par rapport aux feux de terrasse», affirme le pompier.