La fermeture du chemin Roxham pousse certains demandeurs d’asile à entrer au pays en passant par les bois, malgré les risques.
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C’est le cas d’une famille haïtienne qui a raconté à une intervenante avoir récemment traversé la frontière canado-américaine incognito en Ontario, avant d’arriver à Montréal.
«Ils n’avaient pas de passeport, pas de visa de touriste, pas de papier brun pour les demandeurs d’asile... Rien», se rappelle Sergine Louissant, du Service d'interprète d'aide et de référence aux immigrants (SIARI), qui leur est venu en aide.
Ce n’est pas la première fois que la chargée de projet rencontre des demandeurs d’asile qui entrent au pays de façon irrégulière, «très tard dans la nuit» et en se cachant des autorités pendant 14 jours.
Nora T. Lamontagne / JdeM
La seule option
C’est la seule option qui leur reste depuis la «fermeture» du chemin Roxham fin mars, s’ils ne correspondent pas à des critères très précis, constatent plusieurs dans le milieu.
«[Les gens] sont désemparés, ils me demandent pour des façons clandestines de rentrer au Canada. Ils ne veulent pas rester aux États-Unis», affirme Frantz André, coordonnateur du Comité d’action des personnes sans statut.
Ce bénévole reçoit à longueur de journée des messages de demandeurs d’asile qui cherchent conseil pour se rendre chez nous, coûte que coûte.
Traversée risquée
Et leur détresse est telle qu’ils n’hésitent pas à considérer cette traversée risquée, laisse-t-il tomber.
Rappelons que 10 migrants ont perdu la vie dans la dernière année en tentant de franchir la frontière ailleurs qu’à la douane.
Si le flot de migrants entrant au Québec a drastiquement chuté, il ne faut pas pour autant croire qu’ils ont disparu, comme par magie.
«Toutes les personnes qui seraient venues par le chemin Roxham existent toujours, elles sont juste de l’autre côté de la frontière», rappelle Melissa Claisse, porte-parole du Collectif Bienvenue, qui aide les demandeurs d’asile récemment arrivés.
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